Ce n’est pas un ordre mais une forte recommandation. Il est temps de cesser les subventions du carburant. L’argent économisé doit être investi dans les filets sociaux et l’économie verte.
Pour la Banque mondiale, la politique actuelle des subventions ne profite pas forcement aux populations visées par ces mesures sociales mais plutôt les plus riches.
Ce sont entre autres les leçons à retenir d’une session d’informations et d’échanges organisée lundi à Libreville par la Banque mondiale et le gouvernement à l’attention des responsables de certaines entreprises gabonaises.
La cession avait pour but de présenter le fruit d’une étude qui a portée sur comment proposer des « Réformes sur la problématique des subventions du carburant » tout en protégeant les plus pauvres afin que le Gabon développe une économie verte et résiliente.
Selon le gouvernement, ces subventions coûtent chaque environ 200 milliards de FCFA au budget de l’Etat.
« Les subventions du carburant représentent une grosse charge pour le budget du pays et on pense + injustement + que c’est pour aider les populations », a expliqué Aissatou Diallo représentante de la Banque mondiale au Gabon.
D’après l’étude présenter par Sonia Barbara Ondo Ndong et Erick Tjong, tous deux experts économistes de la Banque mondiale, l’on constate que ces subventions n’étant pas ciblées, vont majoritairement aux couches les plus aisés de la population gabonaise ce qui représente non seulement une grosse charge pour le budget mais aussi, elles n’aident pas vraiment les populations que les gouvernements veulent aider.
« L’idée c’est de faire une réforme pour réorienter ces fonds vers les populations les plus vulnérables, les plus pauvres », a expliqué Aissatou Diallo.
« Ce que nous suggérons au gouvernement est d’essayer de transiter vers d’autres mesures sociales bien ciblées. Par exemple, la mise en place de filets sociaux qui sont déjà en cours de discussion avec le gouvernement et qui permettraient non seulement de réduire le coût des mesures sociale mais également de mieux atteindre la cible rechercher par le gouvernement », a proposé l’économiste Sonia Barbara Ondo Ndong.
Pour rendre la réforme des subventions du carburant socialement acceptable et minimiser l’impact sur le développement, les experts de la Banque mondiale ont pensé à trois possibilités : donner la priorité aux réformes des prix des carburants, adopter un mécanisme temporaire de lissage des prix qui offre un équilibre entre volatilité excessive des prix et risque budgétaire, enfin échelonner la reforme pour permettre aux ménages et aux opérateurs économiques de s’adapter et de déployer des mesures d’atténuation.
Toutefois, ces réformes doivent être accompagnées de mesures d’atténuations afin de garantir le succès de la réforme pour ne pas contraindre les autorités de faire volte-face au vu de l’impact significatif qui sera observable sur le cout de la vie et le quotidien des populations.
Le FMI a exercé la même pression contre le gouvernement qui a catégoriquement rejeté cette réforme. Libreville a par contre décidé, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, d’augmenter le prix du carburant livré hors du réseau classique d’approvisionnement. Dans les chantiers forestiers et ceux de BTP, par exemple, le carburant est surtaxé.
Il y a quelques années, des simulations faites par des techniciens gabonais avaient prévues que la fin des subventions du carburant pourrait lourdement impacter les prix à la pompe. Compte tenu de l’étroitesse du marché gabonais, le prix du litre de carburant pour atteindre un plafond de 1300 à 1500 FCFA.
Le Gabon est certes pays producteur de pétrole mais la raffinerie locale s’approvisionne au prix du marché international.