Réunis à Libreville du 20 au 25 juin prochain, les experts techniques de la CEEAC, spécialisés en budget et finances, outre examiner et apprécier le contenu des projets de textes soumis à leur attention en vue de la mise en place des institutions de la communauté, réfléchiront aux techniques d’application de l’actuel mécanisme de financement de la Communauté, via la Contribution communautaire d’intégration (CCI) et la mise en place des mécanismes de financement autonome et innovant de la Communauté.
Dépendant presque entièrement des subventions des partenaires techniques et financiers pour la réalisation de son plan stratégique à moyen terme, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) se sent limitée et éprouverait de sérieuses difficultés à faire évoluer rapidement son processus d’intégration enclenché il y a près d’une décennie.
Une préoccupation majeure pour le président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, qui attend des experts techniques spécialisés en budget et finances réunis à Libreville du 20 au 25 juin 2023, en prélude de la tenue de la 23e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, des réponses claires sur les modalités efficaces de reversement automatique de la CCI et sur la définition des mécanismes de financement autonome et innovant de la Communauté.
En effet, les États de la Communauté éprouveraient encore d’énormes difficultés à incorporer la CCI dans leurs corpus juridiques. Ce mécanisme, mis en place par la conférence des chefs d’État et de gouvernement à l’issue de sa XIXe session ordinaire tenue à Brazzaville le 30 juillet 2021, pour parvenir au financement autonome du fonctionnement et des programmes de la communauté, peine à être opérationnalisé par tous les États membres. Même les contributions au financement du budget annuel de la communauté sur la base de la clé de répartition connue ne sont mobilisées qu’à un très faible pourcentage.
«Notre communauté dépend presque entièrement des subventions des partenaires techniques et financiers pour réaliser son plan stratégique à moyen terme. Bien que nos États connaissent des difficultés liées au contexte global actuel caractérisé par une multiplication des crises multiformes, nous ne pouvons continuer à maintenir une telle dépendance, au risque de voir la satisfaction des besoins réels de développement de nos États membres et de la région hypothéqués», a invité le commissaire général à l’intégration au ministère des Affaires étrangères du Gabon, Placide Olouba, le 20 juin 2023, indiquant qu’il est urgent que les contraintes qui entravent l’implémentation effective du CCI soient identifiées et les voies et moyens de les lever, trouvés.