Organisateur de la sortie publique de Jean Ping, Jacques Adiahénot, Jean Eyéghé Ndong, Jean Ntoutoume Ngoua et Joël Ngoueneni Ndzengouma dans le chef-lieu du Haut-Ogooué, le mouvement composé essentiellement de militants de l’Union Nationale a tenu à livrer sa vision des choses, suite aux commentaires peu amènes d’une partie de la presse qui a tôt fait de parler d’échec.
Le meeting de l’opposition à Franceville continue de défrayer la chronique. Si une partie de la presse locale et nationale affirme que Jean Ping, Jacques Adiahénot, Jean Eyéghé Ndong, Jean Ntoutoume Ngoua et Joël Ngoueneni Ndzengouma y ont fait un flop, d’autres affirment que ce fut un franc succès.
A la faveur d’une conférence de presse tenue le 28 juin dernier à Libreville, le mouvement des Souverainistes a affirmé que cette rencontre a été marquée par une forte mobilisation. Insistant sur la fait que ce meeting s’est tenu dans un espace privé, Michel Ongoundou Loundah, Fabien Mbeng Ekorezock, Auguste Eyene, Paul Ivanga-Adyayeno et Annie Léa Meye notamment, ont affirmé que sa réussite ne souffre d’aucun doute. Pour eux, la sortie effectuée à Franceville, le 14 juin dernier, était des plus osées, compte tenu du contexte politique qui y prévaut depuis plusieurs décennies et notamment du fort enracinement du Parti démocratique gabonais (PDG) dans cette partie du pays. «Un voyage politique de l’opposition dans le Haut-Ogooué et précisément à Franceville est tout, sauf une sinécure», a lancé Michel Ongoundou, militant de l’Union nationale (UN), avant de s’expliquer sur la raison de cette «équipée» que d’aucuns percevaient déjà comme une provocation, voire un «suicide».
Pour autant, le ministre de la Défense du gouvernement alternatif d’André Mba Obame estime que ce voyage était utile et nécessaire : «Aller dans le Haut-Ogooué, à priori, présente des risques. Mais sur place, on s’est rendu compte que tout cela était une nouvelle imposture de plus de la part du régime Bongo. Le Haut-Ogooué n’est pas une province à part entière du Gabon. (…) Les populations de cette province vivent les mêmes maux que toutes les populations du Gabon, peut-être même plus parce qu’à Franceville, par exemple, la moitié de la ville appartient à Bongo et à ses parents, chose que l’on ne rencontre nulle part ailleurs», a-t-il souligné d’entrée de jeu, ajoutant :«Le Haut-Ogooué est la province qui a payé le plus lourd tribut au régime de Bongo, en termes d’assassinats politiques. Nous avons aussi évoqué le génocide intellectuel qui s’y est perpétré et qui continue d’ailleurs dans cette province que l’on veut une chasse-gardée du parti au pouvoir. Toute une jeunesse a systématiquement été envoyé à l’armée pour servir le pouvoir».
Au sujet de la supposée faible affluence enregistrée le jour du meeting, ainsi que rapportée par certains médias, Michel Ongoundou Loundah a affirmé qu’il s’agit là d’un «mensonge» de plus. «Je ne veux pas entrer dans une guerre de chiffres», a-t-il martelé, poursuivant :«Notre objectif n’était pas de faire dans le clientélisme ou de remplir la cour. On voulait faire passer un message : celui de dire que les Altogovéens, comme les autres Gabonais, doivent se débarrasser d’Ali Bongo le plutôt possible». Et de trancher, quelque peu catégorique : «C’était ça le message. On voulait le dire à Franceville, on l’a dit !»
Par ailleurs, si la présence du 7MP à cet événement a donné lieu à quelques critiques désobligeantes de la part de détracteurs percevant mal cet attelage nouveau, Joël Ngoueneni, son président, originaire de la province du Haut-Ogooué, a invoqué la conviction et la détermination. «Au 7MP, nous nous sommes rendus compte qu’après tant d’années de gestion, le PDG ne pouvait plus nous mener à des destinées meilleures. Notre positionnement en tant qu’opposants de conviction est donc clair depuis 2009», a-t-il lâché, indiquant : «Au fil des élections, nous nous sommes rendus compte que plusieurs Altogovéens se ralliaient désormais à nous et sortaient de la peur dans laquelle ils vivaient. Le voyage nous aussi permis d’inaugurer la première station de l’alternance au Gabon, tout en rassurant aux Altogovéens que si le prochain président du pays n’est pas issu de la contrée, ils n’ont rien à craindre. Et l’autre raison de notre présence est simple : être au milieu des futurs dirigeants du Gabon.»
Par ailleurs, pour la suite de leurs activités, le mouvement des Souverainistes entend entreprendre une tournée dans l’hinterland, notamment les provinces du Woleu-Ntem, de l’Ogooué-Maritime, du Moyen-Ogooué, avec l’appui de la société civile, singulièrement le Front des Indignés du Gabon. Bien qu’aucune date n’ait été communiquée, les choses semblent avancer. «Nous sommes dans la phase de l’organisation», a expliqué Fabien Mbeng Ekorezock, tout en précisant que d’autres provinces du pays devraient suivre.