La cinquième édition de la quinzaine de l’Europe s’est tenue à Libreville du 2 au 13 mai. Une quinzaine essentiellement culturelle basée sur le partage et l’interculturalité. Le musée national du Gabon et l’institut français ont abrité les activités marquées par la projection des films européens et gabonais, des ateliers de formation et de renforcement des capacités des acteurs culturels gabonais dans les domaines du cinéma, de la mode, de la danse… L’apothéose a été le spectacle « Mongo V », qui célèbre les traditions gabonaises. L’ambassadrice, cheffe de délégation de l’Union européenne au Gabon explique l’objectif de ces journées culturelles et fait le point sur la coopération entre Bruxelles et Libreville.
Le Nouveau Gabon : Mme l’ambassadrice, nous sommes à la fin de la quinzaine de l’Europe. Quel en était l’objectif ?
Rosario Bento Pais : l’objectif est de partager les points culturels entre l’Europe et le Gabon. La culture est un facteur de lien entre les peuples. À travers la culture, on peut passer beaucoup de messages. Et quand on partage les valeurs communes comme celles de la paix, l’unité, l’environnement, la transition verte, la digitalisation, l’autonomisation des femmes, tout cela peut se faire à travers la culture. En plus du partage entre nos deux cultures, la quinzaine de l’Europe vise aussi à renforcer les capacités des acteurs gabonais et leur donner la capacité de s’exprimer et de monter des spectacles. Nous sommes au 5e « Mongo » cette année, avec les masters class qui ont été organisés pour le renforcement des capacités des acteurs, tout cela devait leur permettre d’améliorer leurs aptitudes pour vivre de leur art. La création des industries culturelles est importante pour donner de l’emploi à ses artistes.
LNG : Donc, l’Union européenne fait la promotion de l’interculturalité…
RBP : Tout à fait…
LNG : En dehors de la quinzaine de l’Europe, est-ce qu’il y a d’autres appuis de l’Union européenne au secteur culturel gabonais ?
RBP : Oui, on a deux autres projets dans le cadre des ACP (Afrique Caraïbes et Pacifique) dont le Gabon est bénéficiaire. Le premier, implémenté par l’UNESCO, vise la création des industries culturelles avec le renforcement des capacités des artistes afin qu’ils vivent de leur métier. La deuxième porte sur la digitalisation culturelle.
LNG : Quels sont les projets à caractère socio-économique sur lesquels votre institution appuie le Gabon en ce moment ?
RBP : On a plusieurs projets en ce moment. Celui concernant la pêche : « le Gabon bleu ». Un accord de partenariat a été signé en 2021. Nous avons un projet d’autonomisation des jeunes et particulièrement les femmes. Il y a 100 millions d’euros mobilisés en 2019 pour la création d’emplois en digitalisation, agriculture, pisciculture… et on a créé 5 hubs régionaux au total pour ces métiers. Il y a également le renforcement des capacités de la société civile en ce qui concerne la gouvernance, la démocratie, les droits de l’Homme. On a notre projet sur l’environnement « ECOFAC » qui célèbre ses 30 ans l’année prochaine.
Évidemment, on a notre programme bilatéral avec le Gabon qui se décline sur la transition verte, la création d’emplois et la gouvernance. On appuie tout ce qui est lutte contre la corruption et le projet à l’Assemblée nationale concernant la commission nationale des droits de l’homme. Au niveau régional avec la CEEAC, on est en train de monter le programme « NATURE AFRICA » dont le Gabon sera bénéficiaire.
LNG : Qu’en est-il du programme Global Gateway, les fonds sont-ils débloqués. Le Gabon est-il bénéficiaire ?
RBP : Il y a 300 milliards d’euros qui sont débloqués par l’Union européenne, des États membres, la Banque européenne d’investissement, les banques nationales et le secteur privé. C’est une nouvelle stratégie pour la réalisation des infrastructures, la digitalisation, le transport, l’énergie. Il y a trois projets pour le Gabon. Le premier concerne la route qui va le relier au Congo ; le second c’est le traitement des déchets de tout Libreville et le troisième avec la Banque européenne d’investissement pour la protection du littoral. Tout cela est pour la transition verte.