N’étant pas parvenus à faire remplacer le gérant local actuel qu’ils présentent comme la principale cause des difficultés rencontrées par la société ces dernières années, les employés de Gras Savoye Gabon ont récemment adressé une note aux membres du conseil d’administration les exhortant à agir au plus vite et même à envisager la nationalisation du poste de directeur général local.
Ce n’est toujours pas le grand amour entre Cédric Chevaly et ses collaborateurs. Porté à la tête de Gras Savoye-Willis Towers Watson au Gabon, le gérant n’est pas parvenu à convaincre les employés qui ont multiplié les mouvements d’humeur et autres grèves ces trois dernières années. N’ayant pas eu de suite, un collectif a décidé cette semaine d’écrire aux membres du conseil d’administration de la société. «Chers membres, il est impérieux que vous vous penchiez sérieusement sur les compétences managériales et même générales du gérant placé à la tête de cette société depuis cinq ans», exhorte ledit collectif dans une «note d’alerte» consultée par Gabonreview.
À Port-Gentil comme à Libreville, l’on semble convaincu que toutes les difficultés vécues ces dernières années à Gras Savoye Gabon sont du fait de «sa gestion catastrophique qui a fini par plomber les chiffres de la société (et) son comportement envers les employés et clients (qui) détériore au quotidien non seulement les relations professionnelles avec les employés, mais nuit gravement également aux rapports avec la clientèle, pourtant mamelle essentielle de cette société». Les auteurs de la note souhaitent donc que Cédric Chevaly soit «interrogé» par sa hiérarchie, y compris au sujet de l’état des locaux de la société qui, disent-ils, «tombent en décrépitude» en raison de l’absence d’entretien.
Nationalisation du poste de gérant
Après cinq ans passés à la tête de la société, les employés de Gras Savoye Gabon estiment que le gérant actuel peut être remplacé. Mieux, ils pensent qu’«envisager la nationalisation de ce poste ne serait pas un luxe». D’autant plus que le Français n’a plus rien à offrir à une société qui, selon eux, «a tout le potentiel pour redresser la barre et retrouver son lustre d’antan».
Or, affirment-ils, depuis le début du bras de fer avec la direction générale en février 2018, les choses se seraient compliquées au sein de la boîte où plus «aucun canal de communication n’est fonctionnel». Ils évoquent par ailleurs des «démissions et licenciements en cascade (et un) climat délétère».
«Pour toutes ces raisons, dont la plus parlante est la question de la survie de la société, nous appelons de toutes nos voix, à la non-reconduction du mandat de l’actuel gérant à son poste ; sans quoi cette société sombrerait définitivement, jusqu’à fermeture. Pareille situation laisserait penser que vous pourriez être co-auteurs, ou complices de la mise au chômage de toutes ces mères et tous ces pères de familles, suite à la perte de leur emploi», préviennent-ils.