Désigné acteur monétique africain de l’année en décembre 2022 à Lomé, en marge de la cinquième édition des Financial Afrik Awards, le Groupement Interbancaire monétique de l’Afrique Centrale (GIMAC) gère un écosystème dans lequel interopère 92 participants; Banque, EMF, EP, MNO et Agrégateurs. Directeur général du GIMAC, Valentin MBOZO’O révèle que depuis janvier 2015, le système cumule 27 millions de transactions pour plus de 1 110 milliards de FCFA. Entretien.
Comment se présente la monétique en Afrique Centrale zone CEMAC, en termes de volumes de transactions et de nombre de banques adhérentes ?
Depuis la mise en œuvre de l’écosystème GIMACPAY, nous assistons à une hausse substantielle et récurrente des flux transactionnels mobiles, transferts et cartes. Ainsi, nous avons traité en 2022 plus de 10 millions de transactions pour un montant cumulé de 395 milliards de F CFA. Les flux mobiles et transferts représentent aujourd’hui 73% de l’activité contre 27% pour l’activité carte. GIMACPAY à ce jour représente un écosystème dans lequel interopère de 92 Participants Banque, EMF, EP, MNO et Agrégateurs. Plus globalement, le GIMAC a traité depuis janvier 2015 un cumul de 27 millions de transactions et plus de 1 110 milliards de FCFA en montant cumulé.
Quel bilan faites-vous des offres que proposent GIMACPAY ?
Sans vouloir verser dans l’autosatisfaction, la majorité des acteurs du paiement digital s’accorde à dire que le bilan de l’écosystème convergeant des transactions cartes, mobiles et transferts GIMACPAY est positif en termes d’innovation. C’est ainsi qu’abondant dans ce sens le prix du meilleur intégrateur africain de l’année 2022 a été décerné audit écosystème le 8 décembre 2022 à Lomé au Financial Afrik Awards.
A travers le décloisonnement des différents types de participants, il est désormais possible pour chaque acteur de GIMACPAY dans la CEMAC, d’offrir une variété de services interopérables, dont entre autres le transfert instantané de compte (virtuel mobile ou bancaire), la réception des transferts venant hors de la CEMAC (rémittence) sur son mobile, le retrait sans carte bancaire, et le paiement marchand.
Conformément à l’instruction de Monsieur le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) de 2018, inhérente à l’interopérabilité intégrale (cartes, mobile et transferts), si ce n’est au-delà, les équipes du GIMAC travaillent à enrichir les offres de services, car conscients des défis à relever avec nos participants de façon proactive, avec une trentaine de nouveaux services en vue d’ici la fin d’année 2023.
Les utilisateurs continuent de se plaindre des coûts de la carte bancaire et des retraits GAB ?
Exception faite des institutions bancaires commercialisant des produits qui ne répondent pas exactement au besoin de leur clientèle, à l’exemple des clients d’établissements financiers qui ne voyagent pas à l’extérieur de leur pays auxquels l’on propose systématiquement des cartes internationales plus onéreuses en lieu et place de la carte GIMAC, les coûts de possession et de retrait GAB des cartes bancaires dans la CEMAC, y compris ceux des transactions traitées et compensées en FCFA à travers GIMACPAY des cartes internationales émises dans la sous-région et y effectuant des opérations, sont abordables et propices à une inclusion financière substantielles des populations.
Comment le secteur monétique fait-il face aux restrictions de transfert d’argent imposées par la Banque Centrale ?
Il est à noter que cette restriction intervient dans un contexte visant le noble objectif de la reconstitution des réserves de changes de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.
En effet, la BEAC a édicté un certain nombre de restrictions depuis quelques années notamment dans le domaine des sorties d’argent de la zone CEMAC. Le GIMAC se devant de s’assurer que les différents participants à l’écosystème appliquent et respectent cette réglementation qui a plutôt relevé et restauré les fondamentaux du FCFA émis par la Banque Centrale, et par ricochet les économies de la CEMAC.
A l’heure de la ZLECAF, quelles sont les chantiers d’intégration continentale impliquant le GIMAC?
Bien que tardant à matérialiser l’intégration avec les réseaux des autres pays ou sous-région, si ce n’est celle dans le cadre du PAAPS, en tant que meilleur intégrateur africain de l’année 2002 pour la ZLECAF, le GIMAC a entrepris des échanges depuis fort longtemps avec le GIM-UEMO, et récemment avec le réseau panafricain, en vue de faciliter le commerce intra-africain et la mobilité toutes sortes d’échanges dans le continent. Il entend dans les meilleurs délais, concrétiser et matérialiser la mise en œuvre de cette intégration continentale, ceci fort de ses offres de paiements digitaux suffisamment indiquées à cet effet.