C’est la question qui taraude les esprits depuis quelques semaines, accentuée depuis le décès du ministre des Affaires étrangères, Michael Moussa Adamo, de la démission du ministre des Transports, Brice Constant Paillat et surtout de l’adoption le jeudi 06 avril dernier de la révision constitutionnelle. A en croire certaines indiscrétions, l’objectif de ce remaniement serait également de répondre de manière plus efficace aux attentes des populations mais surtout de préparer la réélection d’Ali Bongo Ondimba.
Nommé chef du gouvernement le lundi 09 janvier dernier, voilà maintenant un peu plus de trois mois que l’homme fort du canton Ntang Louli tente d’imprimer sa marque. Des débuts marqués par une approche qu’il avait déclinée sous le triptyque pragmatisme, patriotisme et proximité lors de sa déclaration de politique générale et qu’il avait rangé en 12 points.
Il s’agissait notamment de la lutte contre la vie chère; la route; l’Eau et Énergie; la Santé; la Affaires sociales; l’emploi; l’éducation et la formation; le conflit Homme-faune; l’élections, la CNIE, l’insécurité et la justice; la relation avec les institutions; la décentralisation et la diplomatie. Le bilan à mi-parcours, peu reluisant selon certains observateurs du fait notamment des événements qui ont ralenti l’action du gouvernement.
Le premier coup de semonce aura été le décès surprise du ministre des Affaires étrangères Michael Moussa Adamo avec comme conséquence d’annihiler quelque peu le dynamisme diplomatique du Gabon. A noter que depuis la disparition du natif de Makokou, l’intérim est assuré par les deux ministres délégués Herman Immongault et Yolande Nyonda. Autre événement majeur qui aurait semble-t-il contrarié les plans du Premier ministre, le naufrage de l’Esther miracle qui avait eu pour conséquence immédiate la démission du ministre des Transports Brice Paillat, laissant l’interim être assuré par son ministre délégué Eric Joël Bekale.
Des événements qui en principe devraient contraindre le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze à revoir, du moins partiellement, son gouvernement. A cette occasion, il pourrait prendre le soin de remercier certains ministres qui peinent à répondre efficacement aux préoccupations des populations à l’exemple du ministre des Travaux publics Toussaint NKouma Émane absent sur les questions de l’amélioration du réseaux routiers, Norbert Diramba qui peine à asseoir une véritable politique touristique, Lee White et le sempiternelle problème du conflit homme-faune, Lambert Noël Matha et son incapacité à produire des cartes nationales d’identité aux citoyens voire Erlyne Antonella Ndembet Damas mêlée dans une affaire de fraude lors du dernier concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et qui a allègrement violé le principe de neutralité politique des magistrats en s’affichant au 55ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG).
Autres membres du gouvernement sur qui pèse une épée de Damoclès Patrick Mouguiama Daouda et les interminables années académiques au supérieur ou encore le dossier de la réhabilitation des universités et grandes écoles, Michel Menga M’Essone plus préoccupé à faire un appel de pied pour un retour au Parti démocratique gabonais plutôt que d’accélérer la mise en oeuvre de la loi organique sur la décentralisation, Olivier Nang Ekomiye et l’insoluble équation du foncier, de l’urbanisme et l’aménagement de parcelles constructibles et Guy Patrick Obiang Ndong qui a lamentablement échoué et est en train de faire mentir le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba sur la réhabilitation des structures sanitaires de l’hinterland.
Par ailleurs, ce remaniement pourrait permettre de préparer au mieux la prochaine élection présidentielle en s’appuyant sur des ministres capables de défendre le bilan du chef de l’Etat mais surtout de mettre en musique les 12 points prioritaires de la feuille de route du Premier ministre.