Grâce au financement de son Fonds fiduciaire de solidarité, l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture vient de mettre 16 millions de dollars pour l’accroissement des disponibilités en aliments dans les zones urbaines dans 24 pays du continent dont le nôtre.
Conformément à sa politique de lutte contre la faim, de réduction de la malnutrition et de la pauvreté sur tout le continent africain financée par son Fonds fiduciaire de solidarité lancé en 2013, la FAO a décidé, le 25 juin dernier, en marge du sommet de l’Union africaine qui se déroule actuellement à Malabo en Guinée Equatoriale, de financer des projets d’un montant de 16 millions de dollars au bénéfice du Gabon et de 23 autres pays du continent. Les domaines concernés par cette initiative sont l’alimentation, l’agriculture et l’emploi de la jeunesse. Pour les pays de la sous-région d’Afrique centrale (Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon, République du Congo, Sao-Tome e Principe et Tchad), il s’agira d’obtenir de l’aide et du soutien en vue de parvenir à une «amélioration de la sécurité alimentaire urbaine en accroissant les disponibilités d’aliments produits localement pour les habitants des villes».
Tributaire de l’extérieurà près de 80% sur le plan agroalimentaire, le Gabon entend sortir de cette situation. Bien conduit, ce projet pourra fournir aux amis de la terre et agriculteurs nationaux des raisons d’espérer. Déjà, on note que tout en se félicitant de cette initiative, l’ONG IDRC-Africa se veut prudente, invitant la FAO a ne pas tomber dans les travers du passé. «C’est une bonne initiative mais au Gabon on constate que les vrais acteurs ne sont jamais associés et le financement passent beaucoup plus dans les frais de mission des représentants de la FAO et les points focaux gabonais», dénonce d’entrée de jeu Hervé Omva Ovono, pronostiquant : « Rien de concret sur le terrain comme les autres projets soutenus par la FAO. Ce ne sera que du saupoudrage comme d’habitude et rien d’autre», avant d’indiquer : «Il faut que la FAO sorte du cadre de l’embrigadement des fonctionnaires gabonais ou de ses propres fonctionnaires».
Lancée à l’origine en 2012 par le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, durant la 27e session de la Conférence régionale pour l’Afrique à Brazzaville, le Fonds fiduciaire, hébergé par la FAO, est devenu officiellement opérationnel en juin 2013 grâce à une enveloppe de 30 millions de dollars octroyés par la Guinée équatoriale. Avec des fonds additionnels de l’Angola de 10 millions de dollars et une contribution symbolique des organisations de la société civile de la République du Congo, la dotation totale du Fonds se monte à 40 millions de dollars.