Cette année, en novembre à Annecy, se tiendra la 15e édition du forum Europe-Afrique organisée par Aspen France. Placée sous le thème du développement durable, la rencontre qui abordera entre autres les questions de finance climatique, mettra le Gabon à l’honneur. L’annonce a été faite par Aspen qui à l’invite du gouvernement gabonais, était en séjour de 48h dans le pays pour la préparation dudit sommet. Satisfait de son séjour, Aspen qui finalise le lancement d’une représentation africaine de son institut, espère que le Gabon détienne le chapitre Afrique centrale.
Quelques semaines après la rencontre en France entre Aspen France et le Gabon représenté par le Premier-ministre, Alain Claude Bilie-By-Nze, le ministre de la Promotion des investissements, Hugues Mbadinga Madiya, et l’ambassadeur du Gabon en France, Liliane Massala, une délégation de l’institut Aspen s’est rendue au Gabon pour une réunion préparatoire du 15e sommet Europe-Afrique. Organisé tous les deux ans depuis 30 ans par ce think tank rassemblant 14 pays à travers le monde et se positionnant comme un laboratoire d’idées, le sommet favorise des connections, opportunités et bien plus tant il réunit les majeurs dans le monde économique, diplomatique, financier, sociologique et culturel qui réfléchissent à la fois sur la relation Europe-Afrique et sur les conditions pour favoriser le développement.
«Nous avons été sensibles à cette invitation du gouvernement gabonais après le One forest summit qui a permis d’alerter l’opinion publique internationale sur les enjeux de la forêt mais surtout des problématiques environnementales qui seront au cœur de l’agenda que nous avons établie», a déclaré le directeur général d’Aspen France, Jean Christophe Bas. A Libreville, des échanges ont eu lieu avec les officiels gabonais sur les thèmes à aborder lors du forum, et des PME locales identifiées en vue de promouvoir la création de partenariats.
3 problématiques retenues à Libreville
Trois sujets ont émergé des deux jours de travaux. Selon Pascal Lamy qui préside cette conférence depuis 6 ans, d’abord «le financement des investissements en général» dans un contexte où les pays africains ont encore des difficultés d’accès aux financements dont ils ont besoin pour le développement de leurs infrastructures. Ensuite, dans la foulée du One forest summit, les questions de «finance climatique». «Là, il se trouve que le Gabon est dans une position qui lui permette de regarder les questions de financement climat pas seulement sous l’ordre de ce qu’il peut faire pour atténuer les émissions ou pour faciliter les réalisations mais aussi, de travailler sur les techniques, les technologies financières qui permettraient de valoriser le capital que les pays comme le Gabon développent et entretiennent», a-t-il commenté indiquant que du point de vue de l’absorption du carbone un champ nouveau s’ouvre auquel s’intéresse l’Aspen.
Le sommet d’Annecy s’articulera d’ailleurs autour du thème du « développement durable » et si Pascal Lamy estime que «le Gabon qui a de fortes personnalités dans la question de développement durable», Jean Christophe Bas assure : «nous nous sommes engagés à ce que dans le cadre du forum qui se tiendra à Annecy au mois de novembre au cours duquel nous avons encore à formaliser les choses, mais le Gabon sera le pays invité à l’occasion de cet événement un peu exceptionnel puisque ce sera le 30e anniversaire». «Le Gabon sera mis à l’honneur à la prochaine conférence à Annecy qui aura lieu en novembre 2023», a précisé Séléna Souah, gabonaise membre de l’institut Aspen France.
De belles promesses pour le Gabon
Enfin, les questions d’intégration régionale et continentale dans un contexte de mise en œuvre de la zone de libre-échange africaine. «Les différentes communautés économiques qui couvrent le continent africain doivent être réajustées notamment pour des questions d’harmonisation et de convergence réglementaires qui sont de vrais ingrédients pour l’intégration économique et commerciale», a commenté Pascal Lamy. L’idée de la démarche, ont expliqué les membres d’Aspen, est d’intégrer les préoccupations africaines dans les travaux d’Annecy pour que le continent se développe de façon sereine.
A l’honneur, le Gabon peut avoir des attentes à plusieurs niveaux. «L’engagement de l’Aspen à faire en sorte que les entrepreneurs soient en lien avec des fonds d’investissement, des acteurs de grandes entreprises, des fondations qui sont toujours à la recherche de projets intéressants. C’est un premier niveau qui est important et qui nécessite un travail de suivi», a indiqué Jean Christophe Bas. Aspen finalise le lancement d’un institut Aspen pour l’Afrique et espère que le Gabon puisse devenir le hub ou le chapitre d’Afrique central.