Au terme de son assemblée générale tenue mardi 21 mars à Libreville au cours de laquelle il a notamment examiné les avancées opérées par le gouvernement en vue de satisfaire ses revendications, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a décidé de reconduire sa grève lancée en décembre 2022. Les magistrats estiment que les choses n’ont pas suffisamment évolué dans le sens souhaité.
Depuis le déclenchement de la grève, en décembre dernier, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) comptait obtenir du gouvernement l’amélioration des conditions de travail des magistrats, du matériel de qualité, la régularisation des situations administratives des magistrats des promotions 2007, 2009, 2015, 2016 et 2017, ainsi qu’une dotation en véhicules. À ce jour, des évolutions ont été perceptibles dans la mesure où le ministère de la Justice, Garde des Sceaux, piloté par Erlyne Antonela Ndembet-Damas, a accédé à ces revendications. Mais, cela semble insuffisant d’autant plus que les syndicalistes ont décidé, le 21 mars, du maintien et de la poursuite de leur débrayage.
Lors du point fait, le 15 mars, par les deux parties sur l’avancement de ces revendications des agents des cours et tribunaux, on note que le texte sur la carrière des magistrats a déjà adopté en Conseil des ministres ; la dotation en véhicules de service satisfaite vu que l’État a acheté 109 véhicules et attend leur livraison ; les costumes d’audiences (367) commandés et la régularisation des situations administratives en cours. Des avancées «significatives» jugeaient les deux parties.
Sauf qu’au sortir de cette AG, en dépit de cette dotation en véhicule, de ce statut particulier et autres revendications satisfaites, les magistrats maintiennent le cap de leur mouvement de grève. «À la suite de l’assemblée générale extraordinaire, les magistrats du Gabon ont décidé de poursuivre la grève illimitée déclenchée en décembre 2022, et ce, jusqu’à l’adoption par les deux chambres du Parlement et la promulgation du statut des magistrats», a fait savoir le président du Synamag, Germain Nguema Ella.
Cette posture des plus rigide n’est pas sans conséquence. Le peuple au nom de qui la justice est rendue en souffre. Les audiences sont suspendues, les dossiers s’entassent entraînant des retards dans le traitement des dossiers. Au-delà, cette grève a des répercussions financières à tous les niveaux, et davantage de dommages pour les personnes en attente de jugement.