Craignant d’être les laissés-pour-compte de la fusion avec l’Apiex et le CDE, les agents de l’Agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise (Promogabon) en appellent à la mise en place de l’organe délibérant de leur entité. Face au silence de leur hiérarchie, ils ont décidé de lancer un mouvement d’humeur.
Depuis sa création et sa réouverture en 1983, l’Agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise (Promogabon) semble naviguer à vue. Sans que cela n’interpelle le moins du monde les responsables de cette structure publique dont l’une des principales missions est de donner une certaine visibilité aux différentes entreprises locales, le Conseil d’administration ne s’est jamais réuni. Résultat des courses : Promogabon est loin de remplir son mandat, eu égard au simple fait que la quasi-totalité des marchés publics sont confiés à des entités de droits étranger.
A ce qu’il semble, cet établissement public ne dispose pas d’un Conseil d’administration. Or, dans le cadre du processus de fusion en cours avec l’Agence pour la promotion des importations et exportations (Apiex) et le Centre de développement des entreprises (CDE), Promogabon aurait bien besoin d’un organe délibérant pour l’orienter et défendre ses intérêts. Une nécessité clairement perçue par les agents de cette structure qui ont décidé de lancer une grève dite d’avertissement de huit jours à compter du 18 juin dernier.
A l’origine de ce mouvement d’humeur : la mise en place d’un conseil d’administration, ainsi que le prévoit la loi 13/83 érigeant l’Agence gabonaise de promotion industrielle et artisanale en Agence nationale de la petite et moyenne entreprise, tout comme le prévoit le décret 357 du 7 mars 1984. «Nous sommes en attente de la nomination du président du Conseil d’administration depuis deux ans», indiquent les grévistes, qui expliquent :«La direction générale nous demande toujours d’attendre. Les agences se créent et se substituent à Promogabon», avant de conclure : «L’absence de Conseil d’administration a causé la limitation du budget de fonctionnement au seul paiement des salaires, ce qui a entraîné une paralysie totale des activités au sein de l’agence depuis 2014».
Craignant le pire pour les agents de la structure au terme du processus de restructuration, la déléguée du personnel n’entend pas s’en laisser conter. Rose Patricia Ayingone Abessolo interpelle donc la tutelle technique, à savoir le ministère du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Développement des services. La balle est donc dans le camp de Gabriel Tchango.