La pâte de manioc se fait de plus en plus rare dans les dépôts de stock de vente dans le Grand Libreville. Cette situation est due à son importation des pays voisins. Conséquence : les prix de cet aliment augmentent.
Depuis quelques mois, les commerçants sont confortés à un problème de ravitaillement en pâte de manioc. Il est très difficile pour les grossistes de s’approvisionner en cette denrée alimentaire dans les 23 dépôts de stock du Grand Libreville, indique le journal l’Union du 9 mars 2023.
Les raisons de cette rupture sont multiples. Selon le responsable d’un dépôt au marché d’Akebé, André Mbiaké, pour le moment, les difficultés rencontrées sont dues à la période électorale des sénatoriales. «À la frontière, les camions qui transportent les marchandises subissent non seulement des contrôles, mais aussi à certains moments, les agents ferment les frontières pour respecter les principes de sécurité, pendant cette période», a confié André Mbiaké.
Aussi, apprend-on, la guerre russo-ukrainienne a entrainé un bouleversement du commerce de la pâte de manioc au Congo voisin. «Les gouvernants de ce pays ont pris des engagements de transformer le manioc en farine de manioc pour alimenter les boulangeries et les pâtisseries comme alternative à la farine de blé. Ce processus de valorisation du manioc a créé une rupture de la pâte dans les dépôts de stock de vente sur le marché du Grand Libreville», a déclaré Patrick Michel Mombo, responsable d’un dépôt de vente de la pâte de manioc au Pk12.
Cette peignerie de pâte de manioc a occasionné l’augmentation du prix des sachets de manioc, passant de 4 500 à 7 500 FCFA. Ainsi, le prix au détail du bâton de manioc dans certains quartiers est passé de 250 FCFA l’unité à 350 FCFA, voire plus. Une situation qui fragilise le panier de la ménagère déjà asphyxié par l’augmentation des produits de premières nécessités.
Le manioc est consommé par plus de 80% de la population au Gabon. Il s’agit de l’une des cultures stratégiques pour la relance du secteur agricole au Gabon, selon le Pr Jacques François Mavoungou, directeur pays du programme de recherche Wave, car il procure de nombreux revenus aux petits producteurs et assure leur sécurité alimentaire. Mais actuellement, le pays importe encore plus de 90 000 tonnes de manioc par an pour combler le déficit par rapport à la demande.