À cinq mois de l’élection présidentielle, Victoire Lasseni Duboze a confirmé hier ce qu’elle avait déjà annoncé un an plus tôt sur les antennes de Vox Africa : l’ancienne ministre d’Omar Bongo, ex-militante et cadre du Parti démocratique gabonais (PDG) a officialisé sa candidature à cette élection. À 71 ans, elle en sera à sa deuxième participation. «Comme un soldat, comme N’Tchoréré, je me lève pour livrer une bataille, non contre des humains, mais contre tout le mal qui mine notre société au quotidien», a-t-elle fait savoir.
La liste des candidats à la présidence de la République du Gabon s’est rallongée une nouvelle fois ce 7 mars, à Libreville. À l’occasion d’une déclaration, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2009, Victoire Lasseni Duboze, a laissé entendre qu’elle prendra part à ce scrutin en tant que candidate indépendante. Elle va retenter sa chance et briguer pour la deuxième fois le fauteuil présidentiel dans le but, a-t-elle indiqué d’«écrire une nouvelle page de notre histoire». Elle souhaite particulièrement mettre l’humain au cœur de sa vision politique qui s’articule en autour de l’éducation et la formation, la santé et la justice sociale.
Ni de la majorité ni de l’opposition
Démissionnaire, en 2008, du PDG alors que le président Omar Bongo Ondimba était encore aux affaires, l’ancienne présidente de l’Union des femmes du PDG (UFPDG) n’a pas fait de come-back, comme d’autres hiérarques, dans cette écurie politique depuis son départ. Elle campe sur sa position, indiquant n’être ni de la majorité ni de l’opposition.
Son ambition de briguer la magistrature suprême se fonde sur le fait qu’elle ne reconnait plus «notre pays, notre Gabon». «Je ne retrouve plus la vision de grandeur qu’avaient les pionniers qui ont œuvré pour bâtir notre République», a-t-elle laissé entendre, non sans souligner qu’il y a nécessité d’écouter «un peu plus le peuple gabonais qui n’a de cesse de crier pour plus de justice, de liberté et de dignité».
Ce qui amène l’ancienne élue à l’Assemblée nationale, puis au Sénat à dire qu’«il est pourtant possible de bâtir ensemble une meilleure communauté de destin».Pour la candidate, «le Gabon est destiné à être une grande Nation, et c’est pour cela que nous devons tous nous lever pour faire ce chemin ensemble».
Se portant candidate, elle estime avoir le background et les capacités nécessaires. «J’ai été aux affaires, j’ai été membre du gouvernement et membre du Parti démocratique gabonais. J’ai été utile aux différentes fonctions que j’ai occupées. J’ai travaillé avec dévotion et amour. J’ai travaillé pour l’ensemble des Gabonais, qu’ils soient au Gabon ou de la diaspora. Je connais les arcanes du pouvoir, j’ai une solide expérience, tant sur le plan national qu’international», a-t-elle fait savoir.
«Levons-nous et insufflons le changement véritable !»
L’ex-sénatrice justifie également sa candidature par le fait qu’elle ne se satisfait pas «de ce Gabon de jeunes gens au chômage ou déscolarisés». «Je ne me satisfais pas de ce Gabon de jeunes filles qui portent des grossesses précoces. Je ne me satisfais pas de ce Gabon dont la jeunesse est livrée aux affres de l’oisiveté et de la précarité. Non, ce n’est pas de ce pays dont nous besoin ! Pour tous les Gabonais, pour la jeunesse d’aujourd’hui, pour demain, pour l’avenir, levons-nous et insufflons le changement véritable !», a-t-elle scandé en annonçant sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Née le 17 novembre 1952 à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), elle veut garantir les libertés fondamentales et les droits humains consacrés par la Constitution et leur mise en vigueur. «Nous avons tous été patients, je dirai même résilients, parce que nous avons attendu un sursaut de compassion et de responsabilité, mais l’égocentrisme affiché, le manque d’amour notoire pour les Gabonais ne nous permettent plus d’avancer, portant nos cercueils pour nous retrouver dans un précipice. Alors comme un soldat, comme Ntchoréret, je me lève pour livrer une bataille, non contre des humains, mais contre tout le mal qui mine notre société au quotidien !»
Victoire Lasseni Duboze se porte donc candidate parce qu’elle entend «redresser ce pays». Et pour y parvenir, elle présente 12 points portant notamment sur une économie fondée sur la connaissance, des mesures drastiques pour mettre le pays sur le chemin véritable de sa transformation, un terme au népotisme et à la captation des ressources de l’État, la protection des personnes et les biens afin de construire une vie juste et équitable, la revalorisation de notre système éducatif qui, autrefois, était très apprécié, la jeunesse au cœur des projets politiques.