Le One Forest Summit s’est achevé, jeudi 2 mars, au palais présidentiel sur plusieurs engagements et recommandations : le président français a promis un fonds de 100 millions d’euros additionnels pour les pays souhaitant accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité, son homologue gabonais a quant à lui demandé «à chacun de faire sa part».
Événement de deux jours réunissant, dans la capitale gabonaise, plusieurs chefs d’État et de gouvernements, des chefs d’entreprises, des acteurs de la finance, de la société civile, des Organisations internationale, ainsi que des experts internationaux du domaine, le One Forest Summit s’est achevé, le 2 mars, au palais présidentiel de Libreville. Ouvert par les présidents gabonais et français, le segment de haut niveau a été l’occasion d’aborder les problématiques de la recherche des mécanismes de rémunération des services écosystémiques rendus par les forêts et les modèles de business pour les protéger durablement.
De nouveaux engagements et plus d’initiatives concrètes
Pour ce segment de haut niveau réunissant les présidents du Gabon, du Congo de la Centrafrique, du Sao Tomé et de la Guinée équatoriale, l’objectif a été de faire progresser le débat sur la préservation et la gestion durable des forêts tropicales, notamment en ce qui concerne la rémunération relative au crédit carbone. Du coup, les travaux ont débouché sur de nouveaux engagements et plus d’initiatives concrètes.
Des solutions communes ont ainsi été évoquées pour gérer et protéger les trois grands bassins forestiers : la forêt amazonienne, du bassin du Congo et les forêts tropicales d’Asie du Sud-est (bassin du Mékong-Bornéo). La commercialisation des crédits carbone, source de financement innovant mal connue, moyen de rétribution pour les efforts de protection de l’environnement le plus prometteur pour une transformation éloignant de la déforestation, a également été abordée.
Au final, les chefs d’État présents ont décidé de la création d’un fonds de 100 millions d’euros destiné à encourager les pays œuvrant le plus dans la protection de la planète. «Nous allons mettre 100 millions d’euros additionnels pour les pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité dans le cadre des partenariats», a fait savoir le président français, Emmanuel Macron. La décision sera exécutée à travers un document baptisé «Plan Libreville» dont l’ambition est de financer les pays se démarquant dans la conservation des forêts et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité, via des certificats biodiversité pouvant «attester des politiques exemplaires des pays qui protègent leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité».
À chacun désormais de faire sa part
Ces certificats pourront être échangés, selon lui, avec des États souverains ou avec le secteur privé «au titre de contribution à la protection de la nature». La Fondation Walton s’est engagée à participer à hauteur de 20 millions d’euros. Conservation international, pour sa part, va injecter 30 millions d’euros, tandis que la France s’est engagée à mettre sur la table 50 millions d’euros pour aider à la concrétisation de ce fonds.
À ces données, s’ajoute le One Forest Vision qui devra cartographier et mesurer les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité dans les trois grands bassins forestiers mondiaux.
«Le monde a pris conscience que sans la forêt, le climat et la biodiversité sont en péril. Et l’humanité gravement menacée. A chacun désormais de faire sa part. Et de tenir ses engagements. Le Gabon continuera, lui, d’être exemplaire dans la protection et gestion durable de sa forêt. L’heure est à l’action», a déclaré Ali Bongo Ondimba, quand Emmanuel Macron a, lui, donné rendez-vous, en juin 2023 à Paris, pour un sommet sur le financement vert.
Il reste maintenant que les conclusions de cette rencontre de Libreville ne soient pas des conclusions de plus, mais qu’elles produisent des retombées profitant à la planète et à tous.