Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Au Gabon, le tandem Ali Bongo Ondimba – Alain-Claude Bilie-By-Nze accélère le rythme et asphyxie l’opposition
Publié le lundi 27 fevrier 2023  |  LaLibreville.com
Au
© LaLibreville.com par DR
Au Gabon, le tandem Ali Bongo Ondimba – Alain-Claude Bilie-By-Nze accélère le rythme et asphyxie l’opposition
Comment


Le chef de l’Etat convoque ce lundi 27 février un Conseil des ministres. Le précédent avait eu lieu il y a tout juste une semaine . Il s’agit du 5ème Conseil des ministres depuis le début de l’année. Un rythme jamais vu dans le pays, signe de la volonté du couple exécutif, président de la République – premier ministre, d’accélérer le rythme de l’action publique. Au point d’étouffer une opposition qui n’arrive pas à suivre le rythme.

Le président Ali Bongo Ondimba l’avait annoncé dans son discours des vœux à la Nation le 31 décembre dernier. 2023, bien qu’étant une année électorale, ne devra « pas être une année tronquée », avait-il déclaré. Mieux, le numéro un gabonais avait affiché sa volonté d’accélérer en cette nouvelle année le rythme de l’action publique.

C’est cette volonté, couplée au fait que 2023 est une année électorale (pas moins de 4 élections seront organisées au Gabon), qui a incité le président à choisir Alain-Claude Bilie-By-Nze, homme politique madré, fin tacticien, mais aussi homme pressé. Car le très expérimenté Bilie-By-Nze sait parfaitement où il faut aller et comment y parvenir rapidement. Sur le plan des politiques publiques, comme sur le plan politique tout court.

C’est de main de maître qu’il a conduit les négociations lors de la concertation bipartisane sur les élections. C’est lui qui a convaincu le chef du premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, le Démocrate Séraphin Akure-Davain, d’y participer et de coprésider la concertation à ses côtés, lui conférant ainsi un surcroit de légitimité. Avec, à l’arrivée, le succès que l’on sait. Car ce n’est pas un filet d’eau tiède qui en est ressortit mais 15 propositions consensuelles et audacieuses de nature à réformer en profondeur le système électoral au Gabon.

La valeur ajoutée de Bilie-By-Nze

« Le duo Ali Bongo Ondimba – Alain-Claude Bilie-By-Nze fonctionne parfaitement. Car les deux hommes se connaissent depuis près de 40 ans », explique un professeur en science politique de l’UOB. « L’activisme du premier ministre sur le plan intérieur, qui multiplie les initiatives, les réunions, mais aussi les déplacements sur le terrain, en province, ce qui était moins le cas de ses prédécesseurs, permet au président de la République d’être plus présent à l’international alors qu’il vient de prendre la présidence de la CEEAC et qu’il s’apprête à coprésider à Libreville le One Forest Summit ; et demain, de faire campagne probablement dans le cadre de l’élection présidentielle », analyse l’universitaire. « C’est là que réside toute la valeur ajoutée d’un Bilie-By-Nze. »

L’opposition neutralisée ou asphyxiée

Signe de cette accélération du rythme politique, Ali Bongo convoque ce lundi 27 février son second conseil des ministres en l’espace d’une semaine et le 5ème depuis le début de l’année. Un rythme inédit, jamais vu au Gabon. Sans doute l’Exécutif veut-il commencer à porter sur les fonts baptismaux les résolutions issues de la concertation afin que celle-ci soit mises en œuvre dans le respect du calendrier électoral.

Mae rythme effréné, s’il réjouit la majorité, fait une victime : l’opposition. « L’opposition gabonaise est profondément fracturée. Cependant, schématiquement, on peut distinguer deux grands blocs : l’opposition constructive, qui a participé à la concertation, et qui préfère discuter avec la majorité ; celle-ci est en partie neutralisée car elle s’inscrit dans un processus de négociation. Et l’opposition radicale, qui a choisi d’affronter frontalement ce qu’elle qualifie de ‘pouvoir en place’, mais qui est marginalisée car elle n’arrive pas à suivre le rythme imposée par l’Exécutif. Elle est politiquement asphyxiée », explique le professeur en science politique.

« On l’a vu, coup sur coup récemment, sur le CGE, puis sur la concertation où la stratégie des partis regroupés au sein d’Alternance 2023 a totalement échoué », ajoute-t-il. Et de conclure en usant d’une métaphore empruntée à l’athlétisme : « C’est comme si l’Exécutif courait le 100 mètres et cette opposition le 10 000 mètres ».
Commentaires


Comment