Après les atermoiements dues à la difficulté pour l’opposition de constituer une liste unanime de participants, la Concertation politique ouverte, le 13 février dernier, a dorénavant entamé sa phase de travaux en commissions. Un peu avant, le premier point de l’ordre du jour a été validé avec l’adoption du Code de bonne conduite et du Règlement intérieur, fixant les contours du déroulement des échanges. Au terme de la première journée, les co-présidents pour la Majorité – Bilie-By-Nze – et l’Opposition – Akuré-Davain – font le point.
Le brouhaha consécutif à la désignation, par le ministre de l’Intérieur, des membres de l’Opposition terminé, la phase proprement dite de la Concertation politique ouverte, quatre jours plus tôt, par le président Ali Bongo, a commencé ce 17 février. Si les débats au fond n’ont pas encore démarré, les commissaires ont singulièrement planché sur le premier point de l’ordre du jour, malgré l’absence du décret du président de la République encadrant et fixant les horizons de ces assises. Qu’à cela ne tienne, l’ordre du jour ayant été arrêté, le Code de bonne conduite et le Règlement intérieur validés, les travaux devront s’accélérer ce samedi 18 février.
En quelques mots, à la presse qui n’est pas admise dans l’arène à huis clos des débats, les impressions de la première journée ont été déclinées, respectivement par le co-président pour la Majorité, le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, et celui de l’Opposition, Séraphin Akuré-Davain, président honoraire des «Démocrates».
Délibérations transformables en recommandations, en textes de loi
Décontracté, le Premier ministre a laissé entendre que les travaux se sont poursuivis dans la sérénité et le sérieux. «Nous avons définitivement bouclé aujourd’hui les quelques éléments que l’opposition avait présenté en sujet préjudiciel. L’Opposition y tenait parce qu’elle souhaite que les délibérations puissent être transformées en recommandations, soient traduites en textes de loi», a fait savoir Bilie-By-Nze, non sans préciser que des garanties ont suffisamment été apportés. «On va continuer à travailler pour les rassurer. Les rassurer de ce que les engagements pris par le chef de l’État seront mis en œuvre par le gouvernement et les institutions concernées, dans le respect de la Constitution», a déclaré le patron de la Majorité.
Les questions préjudicielles ont été levées en partie, selon le co-président pour l’Opposition. «Nous attendons toujours la signature du décret du chef de l’État. Mais, les engagements sont néanmoins pris par les responsables de la Majorité», a déclaré Séraphin Akuré-Davain. Et de souligner que «ce décret donne la légitimité à la convocation de cette Concertation politique, mais également engage le président de la République quant à la suite à donner aux recommandations de ce travail».
«Ce décret fait en sorte que les autorités de notre pays s’engagent à ce que les décisions prises soient, à un moment ou à un autre, après les procédures d’usage, exécutoires. C’est pour cela que nous pensons que ce décret est l’assise même des travaux que nous avons aujourd’hui», a insisté le président honoraire des «Démocrates».
Pour cette première journée, les instruments d’encadrement de la concertation, à savoir le Code de bonne conduite visant, entre autres, à encadrer l’organisation des prises de parole, dans le respect des uns et des autres, mais également le Règlement intérieur, ont été validés.
La journée de demain (samedi) sera consacrée au deuxième point de l’ordre du jour : l’examen de la question des mandats politiques, figurant au titre «des sujets principaux de notre Concertation politique». Le vif du sujet est donc pour ce 18 février, à la reprise. Selon le calendrier initial, les travaux de ces assises visant des lendemains électoraux apaisés doivent prendre fin le 23 février.