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Gemalto visé par une vaste enquête pour corruption au Gabon
Publié le jeudi 16 fevrier 2023  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le groupe français Gemalto
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Une filiale de Thales, Thales Digital Identity and Security (Thales DIS) connue sous le nom de Gemalto avant l’acquisition en 2019 est visée par une enquête judiciaire française complète, ouverte depuis juin 2022. Selon Mediapart, les gendarmes de la section de recherches de Paris cherchent à établir l’implication du géant français de l’industrie de défense, dans des affaires de corruption, de blanchiment aggravé et d’association de malfaiteurs, dans six pays africains, dont le Gabon.

Selon la publication d’investigation française Mediapart, qui a d’abord rapporté l’histoire, Gemalto a versé des pots-de-vin ou utilisé d’autres canaux déloyaux comme des intermédiaires ou des lobbyistes pour obtenir au moins 10 contrats entre 2015 et 2019 afin de produire différents documents d’identité tels que des cartes d’identité nationales, des passeports, des cartes d’identité d’électeur et des plaques d’immatriculation de véhicules pour le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Gabon, Niger, Sénégal et Ouganda.

Il s’agit notamment d’un contrat de cartes d’identité nationales au Gabon en 2015, de trois contrats, dont un pour les cartes d’identité remporté au Cameroun entre 2015 et 2018, et d’autres contrats au Sénégal, en Ouganda, en RD Congo et au Niger remportés en 2017.

À propos du Gabon, la plainte déposée début 2015 à Paris contre le géant mondial de la sécurité numérique Gemalto, elle porte sur la corruption passive ou active d’agents publics étrangers concernant ses activités au Gabon. Constitués en partie civile, Marc Ona Essangui, acteur de la société civile gabonaise, Jean-Jacques Eyi Ngwa, président de l’Observatoire gabonais sur la responsabilité sociétale des entreprises, et Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), avaient été reçus fin juillet 2016 par Roger Le Loire, le doyen du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

Les plaignants estiment démesurés les 40 milliards de FCFA provisionnés dans les budgets 2011 et 2012 de l’État pour que Gemalto réalise l’enregistrement biométrique de 1,5 million de Gabonais afin de moderniser et de rendre plus fiables les fichiers électoraux.

Contacté par Mediapart, Thales a souligné que l’enquête ne concernait que les contrats remportés par la filiale avant sa reprise en 2019. Néanmoins, la société affirme qu’elle coopère pleinement avec les enquêteurs dans le processus d’établissement de la vérité sur l’affaire.
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