Les doutes émis par le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) à la veille de l’ouverture de la concertation politique, quant à l’aboutissement heureux de ces discussions initiées sous l’égide du président de la République, se préciseraient au regard du format et des conditions dans lesquels se tiennent ces rencontres. Refusant de se rendre complice de cette «parodie de concertation», Alexandre Barro Chambrier a décidé de se retirer de ce processus, dont la visée, estime-t-il, n’est ni la transparence des urnes ni la paix sociale aux lendemains des élections politiques.
Croyant bien fait, d’accorder le bénéfice du doute à l’initiateur, ainsi qu’aux organisateurs de la concertation politique, sur le respect des réels objectifs de ces rencontres : «réfléchir sur les mécanismes pour prévenir les contestations et violences récurrentes à chaque cycle électoral», le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité, a appris à ses dépens, soixante-douze heures après la cérémonie d’ouverture de la classe politique gabonaise, l’indisponibilité du pouvoir à garantir la préservation de la paix, régulièrement menacée par les violences post électorales à l’occasion de l’élection présidentielle.
Dénonçant les manœuvres de division de l’«opposition véritable» par une «opposition factice» à la solde du pouvoir, ainsi que les manœuvres constantes destinées à saboter les initiatives susceptibles de favoriser la transparence électorale, Alexandre Barro Chambrier a, le 15 février, à la faveur d’une déclaration de presse, critiqué les conditions de préparation de la concertation politique qui traduisent le manque de considération du pouvoir envers l’opposition ; le fait pour le gouvernement de composer à sa guise, la délégation de l’opposition aux assises de ladite concertation, privilégiant les partis qui sont favorables.
«Il est évident que cette concertation comporte les germes d’une inefficacité programmée. Aux doutes de départ se succèdent aujourd’hui des certitudes. Le pouvoir en place n’a manifestement aucune intention de créer les conditions d’élections aux lendemains apaisés par la mise en place d’instruments qui concourent à la transparence électorale. Le cafouillage actuel conforte le RPM dans cette conviction», a déclaré Alexandre Barro Chambrier.
Qualifiant la concertation politique en cours de stratagème mis en place pour soigner l’image du pouvoir auprès de la communauté internationale, le président du RPM a rassuré sur sa détermination à poursuivre son objectif d’alternance et de changement, appelant ainsi, le peuple gabonais à demeurer vigilant et à ne pas se démobiliser pour ne pas cautionner. «Le RPM reste convaincu qu’il est du devoir des hommes politiques responsables de rechercher en toutes circonstances, des solutions idoines pour sortir le pays de la torpeur et du marasme dans lesquels, il est empêtré depuis bientôt quatorze ans. C’est pourquoi, la volonté de changer de paradigmes doit être sincère et non argutie ou un stratagème de plus pour conserver le pouvoir à tout prix», indiqué Alexandre Barro Chambrier.