La Banque mondiale (BM), a, dans son énième rapport intitulé : « note de conjoncture économique du Gabon » paru en 2022, analyse livre les raisons de l’échec de l’ambition programme agricole « GRAINE », lancé par le Gabon en 2014.
« Le Programme GRAINE a été mis en place vers fin 2014 par le Gouvernement en partenariat avec Olam International afin de stimuler la production agricole au Gabon.
Le programme a été mis en place dans un contexte défavorable au développement agricole, caractérisé par une petite population rurale (moins de 15 % de la population totale) ; (ii) un régime foncier obsolète et précaire ; (iii) le coût élevé de la main-d’œuvre et le manque d’attractivité des emplois agricoles pour les jeunes ; et (iv) le manque de réseaux d’infrastructures pour la commercialisation et la transformation des produits agricoles.
L’objectif de GRAINE est d’augmenter la contribution du secteur agricole au PIB de 5 à 20 %, un objectif qui n’est pas encore réalisé à cause des difficultés rencontrées par le programme.
GRAINE vise également à réduire de 50 % les importations de produits agricoles de base, à réduire l’insécurité alimentaire nationale, à rééquilibrer la balance commerciale et à promouvoir les opportunités d’emploi pour les citoyens du Gabon.
Ce programme repose principalement sur : (i) l’appui à la création de coopératives agroalimentaires à travers la distribution de parcelles de terre aux exploitants agricoles ; et (ii) la mise en place de dispositions de préfinancement spéciales pour faciliter l’accès aux équipements.
Pendant sa première phase (2014-2018), le programme a rencontré des difficultés, notamment des problèmes en rapport à la gestion des terres, la faiblesse de l’adoption et des conflits entre l’homme et la faune dans certaines zones.
Les résultats réalisés étant mitigés vers la fin de la première phase, les autorités ont décidé de restructurer GRAINE et la BAD a accepté d’appuyer la deuxième phase du programme.
En avril 2018, la BAD a lancé le Projet d’appui technique à la stratégie de transformation de l’agriculture, d’un coût de 800 millions XAF, dont les deux objectifs sont : (i) la structuration de l’entreprenariat agricole chez les jeunes ; et (ii) la diffusion effective du programme GRAINE dans toutes les provinces du Gabon.
Un prêt de 1,2 milliard XAF accordé par la Banque mondiale à la SOTRADER, la société gabonaise de transformation agricole, visait également en 2017 à renforcer la capacité de production des coopératives et des planteurs engagés dans la culture du palmier à huile, de la banane, de la tomate, du manioc et du piment, et à faciliter l’accès de ces parties prenantes aux services financiers.
En février 2019, le Gouvernement a créé le Comité de pilotage du programme GRAINE, organe de coordination chargé d’orienter et de faciliter la mise en œuvre du programme.
Dans les années à venir, la multiplication des efforts visant à stimuler la production agricole continuera d’être au centre du programme d’action public de diversification économique ».