Lors d’une conférence de presse dimanche 6 février dans l’avion le ramenant de Juba au Sud-Soudan à Rome, le Chef de l’Eglise catholique a dénoncé la criminalisation de l’homosexualité et déclaré que les personnes homosexuelles devraient être accueillies au sein de l’Eglise. Une prise de position forte qui conforte les autorités gabonaises et place l’Archevêque de Libreville, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba en porte-à-faux, fragilisant davantage sa position.
Dans l’avion le ramenant du Sud-Soudan au Vatican ce dimanche, le Pape François a répété que les lois criminalisant l’homosexualité étaient « injustes ». Il a également réaffirmé que les parents ne devraient jamais renvoyer leurs enfants homosexuels de la maison.
« Condamner quelqu’un de la sorte est un péché », a déclaré le Souverain pontife, ajoutant que « criminaliser les personnes ayant des tendances homosexuelles est une injustice ».
« Les personnes ayant des tendances homosexuelles sont des enfants de Dieu. Dieu les aime. Dieu les accompagne », a-t-il rappelé.
Cette prise de position, claire et forte, comme l’a qualifiée le chef de l’Eglise anglicane, Justin Welby, l’Archevêque de Canterbury, qui se trouvait à ses côtés dans l’avion, vient conforter les autorités gabonaises qui, en juin 2020, au nom de l’égalité des droits et de la tolérance, ont fait voter une loi dépénalisant l’homosexualité au Gabon.
Rétrograde
Une partie de l’opposition gabonaise et des activistes qui leur sont proches, pourtant chouchous des médias occidentaux, s’y étaient alors vigoureusement opposés, au risque d’apparaitre aux yeux des médias occidentaux, dont ils sont les chouchous, comme rétrogrades.
Mais l’opposition la plus vive à ce texte avait émané de l’Archevêque de Libreville, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, pourtant chef de l’Eglise catholique au Gabon.
Plus politique que théologique
A l’évidence, celui-ci n’est pas, sur ce sujet comme sur d’autres, singulièrement en matière sociétale, aligné sur les positions du Pape. Ce qui à le don d’irriter Rome qui rappelle que l’Eglise catholique est fondée sur une hiérarchie qu’il faut respecter. « L’Archevêque devrait davantage se consacrer à son office », confie une source proche de la Curie romaine, « et ne pas s’égarer en politique ».
De fait, ces dernières semaines, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba s’est davantage distingué par ses prises de position, aussi détonantes que controversées, en matière politique, voire électorale, plutôt que sur le plan théologique. « Il est temps pour Mrg Iba-Ba de retrouver le chemin de la bergerie », avertit cette même source, passablement agacée.