Georgette Arondou, de nationalité gabonaise, est en garde à vue depuis jeudi dernier , au commissariat de police de la ville de Mouila, dans la province de la Ngounié, pour avoir infligé à sa belle-fille, la jeune Abigael Maranga Magaya, agée de 12 ans, élève en classe de 6ème, des corrections hors du commun.
Les faits remontent à quelques jours. Abigael Maranga Magaya, une jeune fille décrite par sa belle-mère et son père comme étant un enfant difficile, subissait une énième correction pour avoir déconné une fois de plus. Comme à l’accoutumée, sa belle-mère lui aurait fait passer un moment difficile, au point où la jeune fille demande à partir chez sa mère biologique, tout en jetant à sa Belle-maman dans le visage la phrase suivante : ‘’tu n’es pas ma mère. Qu’est-ce que je t’ai fait ?’’. Toute chose qui déplait à la belle-mère. En colère, cette dernière somme son concubin d’aller déposer la gamine chez sa mère. C’est ce que Jean-Martial Magaya, le père de la jeune Abigaël exécute.
Plus tard, la mère biologique d’Abigael, qui habite aussi un quartier de Mouila, commence à lui faire des remontrances, quant à sa conduite envers sa belle-mère. Mais la jeune fille relate les faits à sa génitrice avant de lui présenter son dos et les marques sur son corps, qui ont fini par convaincre sa maman de ce qu’elle endure de la part de ses tuteurs.
‘’ Elle m’a amené à la terrasse, elle m’a frotté du piment, elle m’a tapé au dos, c’est ce qui m’a laissé toutes ces cicatrices. Quand mon père était sorti, elle m’a frotté du piment, bastonné et elle m’a piquée les dents…’’, raconte Abigael. C’est fort du témoignage de la jeune fille que la mère cherche à rencontrer le procureur.
Saisie par les services de police puis placée en garde à vue, Mlle Georgette Arondou, soutenue par son compagnon, le père de la jeune fille, clame son innocence quant aux sévices infligés à la gamine. Pour elle, c’est dans un excès de colère qu’elle aurait corrigé la petite, suite aux gaffes perpétrées par celle-ci. ‘’Je me suis laissée emporter par la colère’’, a-t-elle déclaré pour les traces de coups sur le dos de la gamine. Pour le père de la victime, ‘’l’enfant se comporte souvent mal’’, affirme cet enseignant de carrière, qui évoque des cas de vol, et autres faits. Autant de méfaits qui les auraient même amenés à faire suivre l’enfant par un pasteur et à consulter un charlatan afin de ‘’chasser les mauvais esprits’’.
Qu’à cela ne tienne, le comportement affiché par la jeune fille, coupée de l’affection maternelle à environ deux ans pour ne rester qu’avec son père, ne serait-il pas un appel à l’aide que les parents devraient comprendre. Un besoin affectif sans doute exprimé par une forme de révolte ? Par ailleurs, le but de la correction est-il de détruire émotionnellement un enfant ou de l’orienter ? Dans tous les cas, Mlle Georgette Arondou devra répondre de ses actes devant les autorités compétentes.