Faustin Boukoubi, le président de l’Assemblée nationale était ce lundi 23 janvier face aux membres de la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’homme. Il a présenté sa proposition de loi instituant «la parité homme-femme dans l’accès aux mandats électoraux et fonctions électives en République gabonaise». Un texte censé faire appliquer la Constitution, arrimer le Gabon aux standards internationaux et redorer son image et remédiant à la non-application de la loi sur les quotas légalement octroyés aux femmes et aux jeunes.
Pour porter son projet qu’il a présenté, le 23 janvier, aux députés membres de la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’homme de l’Assemblée nationale, l’honorable Faustin Boukoubi, le président de cette institution, s’est appuyé sur le titre préliminaire, «Des principes et des Droits fondamentaux», de la Constitution gabonaise en son article 1er qui stipule que «la République gabonaise reconnait et garantit les droits inviolables et imprescriptibles de l’Homme, qui lient obligatoirement les pouvoirs publics», de même que sur le point 24 qui précise que «l’État favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux ainsi qu’aux responsabilités politiques et professionnelles».
S’il rappelle qu’en 2015, le président Ali Bongo a décrété la décennie 2015-2025 «Décennie de la femme gabonaise», il note cependant que la place de la femme, en dépit d’un quota légal de 30% au moins qui leur est attribué par la loi n°9 du 5 septembre 2016 fixant les quotas d’accès des femmes et des jeunes aux élections politiques et celui des femmes aux emplois supérieurs de l’État, demeure numériquement très inférieure à celle des hommes dans l’accès aux mandats électoraux. Le patron de la Représentation nationale fait savoir en effet que «seulement 13% des mairies sont contrôlées par des femmes», tandis que dans les deux chambres du Parlement, «moins de 20% des sièges sont occupés par des femmes».
S’arrimer aux standards internationaux
Laissant entendre qu’«à l’instar d’autres pays du monde, nul n’ignore qu’elles représentent plus de la moitié de la population du Gabon», Faustin Boukoubi indique que «les femmes gabonaises, électrices assidues, sont éduquées, cultivées, aptes à représenter leurs concitoyens et apporter leur contribution au développement de notre pays».
Dans ce sens, il propose cette loi pour répondre aux engagements internationaux auxquels le Gabon a souscrit, pour s’arrimer aux standards internationaux et redorer ainsi l’image du pays, remédier à la non-application de la loi sur les quotas légalement octroyés aux femmes et aux jeunes, soutenir l’offre sociopolitique du chef de l’État et son épouse, favoriser l’épanouissement et l’implication de la femme gabonaise au processus démocratique, stimuler la jeunesse féminine gabonaise, et indirectement l’ensemble de la jeunesse, à travers l’émulation.
Cette proposition de loi s’articule autour de 9 articles parmi lesquels l’obligation faite aux partis politiques ou regroupements de partis politiques à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives lors des investitures, la nécessité de rendre obligatoire la constitution de liste présentant alternativement des candidats de chaque sexe.
Le président de l’Assemblée nationale propose que cette loi s’applique particulièrement aux deux chambres du parlement, aux Conseils municipaux, départementaux, de même qu’aux partis politiques. Mais lors des débats, la qualité de cette représentativité des femmes, l’élargissement des entités pouvant être concernées, la création d’un Haut Conseil à l’égalité homme-femme avec la participation de la société civile ont été évoqués. Le texte devrait être examiné au fonds avant de suivre son cheminement vers sa promulgation.