Au bout de 7 années sans subvention, les partis et regroupements politiques du Gabon devraient entrer en possession de leur financement dans les prochaines 24 heures. C’est du moins ce qu’il ressort de la rencontre de ce lundi 16 janvier organisée par le ministre d’État à l’Intérieur, Lambert-Noël Matha. Une réunion ayant porté sur le renouvellement du bureau du Centre gabonais des élections (CGE) dissout par la Cour constitutionnelle.
La rencontre de ce 16 janvier à Libreville, entre le ministre d’État en charge de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha et les représentants des partis politiques et groupes politiques a été l’occasion d’aborder plusieurs préoccupations du moment. Au-delà du renouvellement du bureau du Centre gabonais des élections (CGE), les acteurs politiques ont évoqué la révision de la liste électorale et le financement de leurs structures politiques. Après 7 années de disette, ces écuries devraient passer à la caisse dans les prochaines 24 heures.
«Dans moins de 24 heures, vous serez destinataires des mandats du trésor», a laissé entendre le ministre de l’Intérieur en réponse aux questions de Pierre Claver Maganga Moussavou, le président du Parti social-démocrate (PSD) et des autres leaders politiques. En effet, le leader du PSD a rappelé qu’il n’y a pas de subvention pour les formations politiques depuis belle lurette. «Vous nous envoyez aux élections, sans nous respecter», s’est-il indigné.
Les formations politiques en conformité avec la loi et reconnus devraient entrer en possession des montants forfaitaires dans les prochaines heures. 2023 étant une année électorale de grande envergure, cette manne dont les montants n’ont pas été divulgués devrait permettre aux états-majors d’affuter leurs stratégies et de mieux asseoir leur démarche en vue de la conquête des militantes voire de leur suffrage.
«Le Gabon dispose d’une liste électorale parfaite»
Revenant sur le renouvellement du bureau du CGE, des leaders politiques ont estimé que ce processus devrait intégrer la concertation politique pour les lendemains électoraux apaisés souhaités par le président Ali Bongo Ondimba. «Le CGE est un chapitre important dans le processus électoral de notre pays», a indiqué le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Mathieu Mboumba Nziengui.
À sa suite, Paulette Missambo, la présidente de l’Union nationale (UN) a fait savoir que de nombreux memoranda provenant de l’opposition comme de la société civile ont été déposés au ministère de l’Intérieur et à la Cour constitutionnelle. Ils portaient sur la réforme du processus électoral avant, pendant et après les élections. Et au sujet du CGE, la dirigeante de cette formation politique de l’opposition radicale s’est opposée à la désignation d’un magistrat en fonction au poste de président du bureau. «Nous contestons le fait que les magistrats en fonction puissent diriger le CGE», a-t-elle énoncé, indiquant par ailleurs qu’il est «prématuré de vouloir désigner ces représentants aujourd’hui», d’autant plus qu’ils souhaitent avoir un processus de désignation admis par tous.
Se prononçant sur la révision de la liste électorale, le chef du département de l’Intérieur a laissé entendre que «le Gabon dispose d’une liste électorale parfaite». Ce qui lui fait dire que la révision vise trois objectifs : permettre à ceux ayant atteint la majorité électorale (18 ans) de s’inscrire, à ceux qui ne sont pas inscrits de le faire et d’expurger ceux qui ont été rappelés à Dieu. «Nous avons fait un saut qualitatif en matière de liste électorale», a-t-il souligné.