La lutte contre l’immigration clandestine au Gabon reste un dossier chaud pour les autorités compétentes, notamment pour celles des services de l’Immigration et de la Décentralisation qui ont récemment mis la main sur un gang spécialisé dans cette activité à Libreville.
Un gang dirigé par des ressortissants d’origine ouest-africaine spécialisé dans le trafic d’immigrés a été démantelé en fin de semaine dernière par les services de l’Immigration et de la Décentralisation.
Le cerveau du gang, un sujet togolais arrivé à Libreville comme footballeur, avait décidé de faire de la vente d’immigrés clandestins une activité secondaire. Notamment la vente d’enfants ouest-africains qu’il plaçait comme domestiques moyennant la somme de 400.000 F CFA par personne.
Membre d’un réseau bien huilé dont la maison-mère se trouverait au Nigeria, le présumé trafiquant bénéficiait de l’appui de plusieurs passeurs, de personnel travaillant dans des hôtels et de complices aux postes-frontières gabonais.
« Actuellement, le chef du réseau est en fuite au Nigeria. Mais le fait que nous ayons mis la main sur certains de ses complices constitue déjà un important coup de filet. Il n’est plus évident pour nous de mettre la main sur le cerveau de la bande étant donné que les informations sur le démantèlement du gang ont été largement diffusées en dehors de nos frontières », a confié un responsable de la direction générale de l’Immigration.
« Les gens qui m’ont donné leurs enfants sont déjà rentrés au pays. Pour ceux qui ont besoin de ménagères, je peux leur trouver des jeunes filles avec l’accord de leurs parents. Lorsque je les place, j’ai une commission de 100.000 F CFA par personne et le chef du gang gagne 400.000 F CFA. Nous les vendons à des Togolaises et Béninoises chez qui elles vont travailler pendant 10 mois. Nous sommes basés vers Lalala à gauche et les enfants, je les récupère très souvent la nuit », a témoigné un des membres du gang à Libreville.
En détention préventive au centre de rétention de la direction générale de la Documentation et de l’Immigration, ces trafiquants et leurs complices seront présentés prochainement devant le parquet de Libreville où ils devront répondre de leurs actes.
« Chez nous, c’est interdit de vendre des enfants. Et les amener dans des pirogues moyennant de l’argent est également formellement interdit », a déclaré pour sa part Guy Bertrand Mapangou, ministre de l’Immigration et de la Décentralisation.
Trafic d’être humain au Gabon : arrestation des membres d’un gang Publié le: 22/6/2014 |