Les élites et juniors de la sélection nationale de cyclisme arboreront désormais un nouveau maillot qui a été officiellement présenté par Nazaire Embinga, le président de la Fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy). La dotation arrive cependant dans un contexte marqué par la diète financière pour bien d’autres disciplines.
La Fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy) vient de se doter d’une nouvelle série de vêtements pour ses athlètes. Il s’agit de maillots pour les courses contre la montre, équipés de cuissons, mais aussi d’une série pour les courses en ligne, sans cuissons. Le président de la Fegacy, Nazaire Embinga, a expliqué que «ce sont les meilleurs coureurs, notamment les juniors et les Elites, issus du championnat national du 28 au 29 juin prochain qui porteront ces nouveaux équipements.»
Moyens financiers et calendriers internationaux à honorer
Profitant de la présence des médias, Nazaire Embinga a annoncé la participation à cette compétition nationale des clubs de Libreville, Port-Gentil, Oyem, Mouila et Franceville. On notait cependant, encore au moment de la mise en ligne de cet article, les inquiétudes de la Fegacy relatives au retard de décaissement des fonds, accusé par les services compétents comme si ceux-ci ne souhaiteraient pas la tenue de ce tournoi pourtant inscrit dans le calendrier de l’Union Cycliste Internationale (UCI).
A ce qu’il semble, ce championnat ne doit souffrir d’un quelconque report, d’autant plus que l’organe de régulation du cyclisme mondial exige de toutes les fédérations, celle du Gabon y compris, l’organisation d’un championnat national avant la participation à une course de portée internationale comme la Tropicale Amissa Bongo. Aussi, ne pas organiser le prochain championnat national de cyclisme pourrait entrainer des pénalités pour le Gabon. A l’effet de quoi le président de la Fegacy, presque alarmiste, a laissé entendre : «je voudrais attirer l’attention de la presse et de l’opinion nationale sportive pour qu’on n’accuse pas notre bureau de n’avoir pas organisé le championnat national dans les délais. Car notre seul sponsor qu’est l’Etat n’honore pas parfois à ses engagements. Nous avions transmis notre dossier par les voies légales depuis plusieurs mois et rien ne semble bouger.»
Et l’état des caisses de l’Etat ?
Dans ce contexte, on devrait quand même penser que le Gabon doit traverse réellement une mauvaise passe financière qui a empêché plusieurs fédérations d’honorer les agendas internationaux, à l’instar de celle de kick Boxing qui a raté le déplacement des Panthères en Hongrie. De même, on note un calme plat à la Fédération gabonaise de karaté do et arts martiaux affinitaires (Fegakama) où la sélection nationale a du mal à honorer certaines rencontres internationales. Dans le même registre, selon nos sources, six pugilistes de la Fegaboxe se seraient rendus en Afrique pour la 3e édition de la Coupe d’Afrique des nations, presque sur le préfinancement de Clément Sossa Simawango, le président fédéral de cette discipline.
Tout porterait donc à croire que les caisses de l’Etat gabonais sont vides au point que celui-ci ne parvient pas à solder ses comptes. Personne n’ignore en effet que les 435 joueurs du national foot professionnels ainsi que leurs clubs sont allés en vacances sans un rond dans les poches, vu qu’ils réclament près de cinq mois d’arriérés de salaires.
Dans ce contexte, comment peut alors parler des contrats de performance passés avec des fédérations qui ne pouvent organiser les compétitions inscrites dans leur calendrier. Aussi, le public gabonais ne devrait pas chercher, cette année encore, pourquoi les coureurs gabonais ne peuvent pas remporter une seule étape du tour cycliste la Tropicale Amissa Bongo, s’ils sont déjà dans l’incapacité de se mettre en jambe localement.
Si le ministère du Budget du Gabon brille par la lenteur ou la mauvaise foi pour ce qui est de décaisser les fonds pour les activités sportives du pays, les choses ne seraient pas différentes pour le Fonds national pour le développement du sport où des employés assurent n’avoir pas été payés ces derniers mois. Les plus rigolards en viennent à penser que la présidence de la République va devoir prendre un décret portant création d’une Agence de décaissement des fonds aux activités sportives (ADFAS) ? Devrait-on en rire lorsqu’on sait que les gouvernants clament leur volonté de faire du Gabon une place forte du sport en Afrique ?