Lundi 23 juin dernier. 12 heures 55 minutes. Parking de Mbolo réservé aux taxi-compteurs récemment mis en service à Libreville par la Société gabonaise de transport (Sogatra). C’est de là que nous embarquons pour Akébé-ville.
En janvier 2014, le directeur général de le Société gabonaise de transport (Sogatra), Alain-Paul Ndjoubi Ossamy, annonçait l’imminente mise en service de taxis-compteurs à Libreville. Une première puisque ce type de transport en commun n’avait jamais été expérimenté dans le pays. Depuis le lundi 9 juin dernier, les taxi-compteurs sont effectivement en service dans la ville de Libreville. Cette initiative est présentée comme une solution alliant sécurité et rapidité dans la mesure où la capitale gabonaise vit désormais au rythme des embouteillages.
En empruntant ces voitures, le client ne manque pas d’être frappé par la fraicheur et la propreté. Il s’y dégage encore une odeur de neuf, les sièges étant toujours recouverts de polystyrène. Au-delà de ce premier contact, le chauffeur lui-même est méticuleusement et rigoureusement vêtu ; veston-cravate de rigueur assorti d’un képi digne des pilotes de ligne. Autant dire que ces taxis se démarquent totalement de ceux empruntés au quotidien par les Librevillois. A l’intérieur, le compteur fixé sur le tableau de bord rappelle que les données ont changé. Il n’est pas question de marchandage ou de discussions autour du prix à payer. Mieux, les véhicules sont équipés de GPS et de caméras de bord. Toutes choses qui les rendent repérables à tout moment et réduisent par la même les risques d’agression.
Au fur et à mesure que l’on roule, le compteur semble afficher son montant par segment de 50 francs CFA. Et à la question de savoir combien coûte le kilomètre, le chauffeur qui semble très loin de maîtriser les données se débrouille tant bien que mal. A l’en croire, le kilomètre est facturé à 300 francs CFA alors que le «confort» induit un supplément de 200 francs CFA. Par confort, on entend le fait d’occuper le véhicule seul et de pouvoir user de la connexion internet wifi qui, pour l’heure, n’est pas toujours activée. La climatisation est de rigueur et à la guise du client qui a le loisir de la faire régler selon ses désidératas.
Au terme d’un tour entre l’hyper marché Mbolo et Akébé, en passant par les feux tricolores des Affaires étrangères, devant le Géant CKdo pour poursuivre par l’ancienne gare routière, le carrefour STFO, la Peyrie, la Poste d’Akébé, l’on débourse 1750 francs CFA pour un parcours de 4,6 Km. Naturellement, le compteur continue de tourner durant les embouteillages. Est-ce pour cette raison que les Librevillois estiment que ce nouveau moyen de transport est «hors de prix» ? Quoi qu’il en soit, l’initiative semble recueillir l’assentiment des populations qui estiment qu’il faut un début à tout mais se disent attachés à leurs vieilles habitudes. «Si quelqu’un se sent capable d’emprunter un taxi-compteur, qu’il le fasse. C’est aussi l’évolution d’un pays. Mais on aura toujours nos vieux taxis à côté au cas où…», lance un passant. Il ne croit pas si bien dire….