Ce lundi 5 décembre, s’est ouvert dans la capitale gabonaise un atelier de révision des statuts de conservation d’une vingtaine d’espèces ligneuses exploitées en Afrique centrale. Au bout de cinq jours de travail, les participants parmi lesquels des experts de l’ANPN et des universités partenaires (Liège, Missouri) devraient aboutir à une mise à jour de la Liste rouge de l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) qui comporte quelques limites aux conséquences jugées fâcheuses.
De l’Okoumé à l’Azobé, en passant par le Padouk et le Doussié, 21 espèces ligneuses exploitées en Afrique centrale figurent dans la Liste rouge de l’UICN, car jugées vulnérables, donc menacées. Conséquence : leur commerce fait l’objet de boycott sur certains marchés internationaux. Seulement, plusieurs experts assurent que les évaluations ayant permis de parvenir à l’inscription de ces essences sur cette liste ne sont pas récentes. Elles datent de plus de 20 ans pour certaines, estime le Pr Jean-Louis Doucet. Mieux, «la plupart des évaluations ont été réalisées sans impliquer les spécialistes d’Afrique centrale, là où la forêt est exploitée en suivant des normes d’aménagement. [Et] la bibliographie venant en appui à ces évaluations est généralement peu fouillée», blâme le chercheur à l’Université de Liège, en Belgique.
L’atelier ouvert ce lundi à l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts se justifie donc tout à fait, soutient Christian Tchemambela, secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), qui y voit «l’aboutissement d’un projet capital en vue de l’exploitation durable de nos essences forestières». «Cet atelier intervient juste après la tenue de la 19e session de la CITES. Au cours de cette grande rencontre, des décisions qui vont impacter notre exploitation forestière ont été prises, notamment l’inscription des genres Khaya, Afzelia et Pterocarpus. Ces inscriptions ont pour conséquence la réorganisation de la gestion des espèces incluses dans ces genres. Je suis persuadé que les résultats de cet atelier seront une contribution pertinente en vue de la réorganisation du processus d’exploitation de ces espèces importantes pour nos forêts et notre économie», a confié l’autorité scientifique de la CITES pour le Gabon.
Prévu durer jusqu’au vendredi 9 décembre prochain, l’atelier de révision des statuts de conservation de 21 espèces ligneuses exploitées dans la sous-région vise donc à «alerter la communauté internationale sur les menaces encourues par certaines espèces afin que des politiques de conservation adéquates soient développées». «Il est temps que le bassin du Congo se dote d’une méthodologie standard, fiable et reconnue de la communauté scientifique, pour la définition de ses avis de commerce non préjudiciable», estime la direction générale des Forêts du Gabon.
Au terme de leurs travaux, l’on s’attend à ce que les experts proposent de nouveaux statuts de conservation de 21 espèces exploitées en Afrique centrale.