Grâce aux prémices de sa stratégie nationale d’industrialisation axée sur cinq principales filières de diversification réparties en 54 projets, le Gabon améliorer son classement continental et régional avec un gain de 6 places en dix ans, dans le classement de l’Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA).
Selon le nouveau rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), intitulé «Indice de l’industrialisation en Afrique 2022» (IIA 2022), le Gabon occupe la 12e place continentale sur 52 économies et trône sur le toit de la sous-région. Avec un score de 0,58, le pays figure dans le deuxième quintile «moyen supérieur».
Cette première édition de l’Indice de l’industrialisation en Afrique, évalue les progrès réalisés par 52 pays africains au cours des onze dernières années en matière de développement industriel en se basant sur 19 indicateurs couvrant les performances manufacturières, le potentiel des moyens de production pour le développement du secteur manufacturier, le capital, la main-d’œuvre, l’état de maturité de l’environnement général pour l’industrialisation, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique. Dans ce cadre, une note est attribuée à chacun des pays étudiés sur une échelle qui va de 0 (moins bonne) à 1 (meilleure). Les pays couverts par l’indice sont répartis en cinq quintiles : supérieur, moyen supérieur, moyen, moyen inférieur et inférieur.
Ainsi, selon les auteurs du rapport, le Gabon a connu un développement industriel constant depuis 2010, gagnant 6 places au classement de l’IIA, grâce aux importantes contributions simultanées des trois composantes de l’IIA, à savoir : la performance avec un indice de 0,493 ; les déterminants directs (0,67) et les déterminants indirects (0,66).
«La baisse des réserves de pétrole a encouragé le gouvernement à accorder la priorité à d’autres secteurs. Il a mis l’accent sur la valorisation de son industrie du bois en exportant des produits sous des formes à plus forte valeur ajoutée, notamment le contreplaqué et les feuilles de placage. Le Gabon dispose également d’un secteur agroalimentaire en plein essor. Le gouvernement a pris des mesures pour attirer les investissements étrangers par le truchement de la modernisation des infrastructures, du développement du capital humain et des possibilités de partenariat public-privé. Il a créé des zones économiques spéciales dans lesquelles les entreprises bénéficient d’avantages fiscaux et de procédures douanières simplifiées. Le Gabon a attiré récemment un investissement progressif de 50 à 100 millions de dollars EU dans une usine de meubles de haute qualité à Libreville», souligne le rapport.
En Afrique centrale, le Gabon est en tête du peloton suivi de la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (quintile moyen supérieur), le Congo et le Cameroun (quintile moyen). Selon le rapport, l’Afrique centrale est l’une des régions les plus riches en ressources du continent, ce qui tend à freiner le développement industriel en augmentant la valeur des monnaies locales et rendant moins compétitives les exportations. «Le piètre état des infrastructures et la persistance des conflits au cours des 30 dernières années dans des parties enclavées de la sous-région, notamment la République centrafricaine, le Tchad et l’Est de la République démocratique du Congo, ont contribué au sous-développement des infrastructures et au caractère peu propice du climat des affaires».
Le trio de tête dans cet indice sur l’industrialisation est composé de l’Afrique du Sud qui arrive en tête avec un score de 0.8404 pour le développement industriel en 2021. En deuxième position arrive le Maroc 0.8327. À la troisième place, on retrouve l’Égypte 0.7877.