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Gabon : Relooké à 73,7 milliards, l’aéroport de Port-Gentil toujours pas «international»
Publié le mardi 15 novembre 2022  |  Gabon Review
L’aéroport
© Autre presse par DR
L’aéroport de Libreville désormais opérationnel à 80 % après la levée des mesures anti-Covid-19
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Trop de blabla ! Quel est donc l’apport de l’aéroport international Ali Bongo Ondimba de Port-Gentil sur l’économie locale ? Inauguré en 2016, après plus de 5 années de travaux facturés à 73,7 milliards de francs CFA, l’infrastructure n’a d’international que le nom. Alors que rien ne s’oppose à l’atterrissage à Port-Gentil d’aéronefs (fret et passagers internationaux), l’aéroport de Libreville continue de truster tous les flux aériens, compliquant par voie de conséquence le coût de la vie dans la capitale économique.

Tout le monde déchante aujourd’hui. Les promesses fort médiatisées n’ont pas été tenues. Mais on se souvient toujours de ce que la réfection et l’allongement de la piste afin d’accueillir des vols long-courriers, la modernisation des équipements et la construction d’une nouvelle aérogare de Port-Gentil avaient été salués, il y a quelques années, par les populations de l’Ogooué-Maritime et les compagnies pétrolières. Mais, six ans après son ouverture à la circulation aérienne internationale et domestique, six ans après son inauguration par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, l’aéroport international qui porte le nom de celui-ci n’a toujours pas tenu promesse. Il est en passe d’être catégorisé «éléphant blanc».


Blabla officiel

Passé les déclarations inaugurales, on continue de faire transiter par Libreville fret et passagers en provenance de l’étranger avant leur acheminement vers la capitale économique. Les discours ou le blabla officiel, le 17 juin 2016 lors de son inauguration, promettaient un million de passagers chaque année ; une facilitation des transferts des experts travaillant dans le secteur pétrolier à Port-Gentil, Gamba et autres sites de la côte pétrolifère ; la possibilité pour les pétroliers de faire des vols directs Europe – Port-Gentil sans passer par Libreville, et la même chose pour le matériel et cargaisons destinés à Port-Gentil. Censé, en tout cas, recevoir des vols long-courriers en provenance de toute l’Afrique, de l’Europe, du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud, l’aéroport international Ali Bongo Ondimba n’assure rien de ce qui avait été annoncé.

La situation est d’autant plus absurde qu’au moment de sa mise en service, le Gabon avait rétrocédé sa gestion et celle de ses autres aéroports nationaux, locaux ou domestiques à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Ce qui présume que l’aéroport international Ali Bongo Ondimba est aux normes de sa prétention. Il répond à tous les critères et exigences de sécurité.

Plusieurs ministres parfois jeunes et censés être dynamiques

Une source de l’Asecna soutient mordicus que «rien ne s’oppose à ce que les gros porteurs ou des vols internationaux se posent à Port-Gentil». Il faut donc s’étonner de ce que plusieurs années après l’énorme investissement, et alors que plusieurs ministres des Transports, parfois jeunes et censés être dynamiques, ont supervisé le département gouvernemental de tutelle, l’aéroport de Port-Gentil n’ait d’international que le nom.

«Il est le seul aéroport pétrolier du golfe de Guinée qui ne reçoit pas les arrivées internationales. Ce qui alourdit le fret, les frais ou les coûts ; parce que tout ce qui arrive par avion doit, au préalable, transiter par Libreville avant d’être acheminé à Port-Gentil», fait remarquer un ingénieur pétrole vivant à Port-Gentil. Un autre technicien d’Assala Energy, déplore qu’«à ce jour, la ville est sinistrée. Mais cette situation a nécessairement un impact sur le coût de vie ici».

«Tout son trafic doit subir une rupture de charge à Libreville…»

Pour lui, comme pour de nombreux habitants de la ville pétrolière, employés et compagnies pétrolières, ouvrir l’aéroport de Port-Gentil «à l’international offrirait un peu plus de retombées pour les populations, mais également pour les entreprises». Mieux, cela fera faire des économies aux sociétés installées dans la seconde ville du pays et créerait de nouveaux emplois.

«La demande en fret et passagers reste constante dans la province de l’Ogooué-Maritime. Mais, tout son trafic doit subir une rupture de charge à Libreville avant sa destination finale. Ce qui obère les couts et, in fine, participe à l’inflation, aux pénuries et aux retards importants pour l’industrie pétrolière et ses sous-traitants», peut-on lire dans un courrier ayant fuité, adressé au ministère de tutelle en vue de l’interpeller. Le courrier indique par ailleurs que «le volume de fret à destination de Port-Gentil, représente un volume de 130 tonnes par mois environ. Les pièces de gros volumes étant acheminées par bateau faute d’aéronefs de grande capacité».

Seul aéroport pétrolier du genre dans golfe de Guinée

Au regard de ce qui, nécessairement, est un manque à gagner pour l’économie de cette ville, pour toute la province voire pour le pays, et surtout au moment où les plus hautes autorités prônent le retour de la croissance et le plein-emploi, ne serait-t-il pas opportun pour le département ministériel en charge des Transports de poser un regard pragmatique et lucide sur cet aéroport, pour aider à enrayer le déclin économique de Port-Gentil ? A l’approche d’une année électorale, la mise à niveau de cet aéroport serait d’une fécondité indubitable.

Peu de Port-Gentillais instruits ont oublié la promesse : l’aéroport était censé accueillir des compagnies telle qu’Air France. Et nombreux sont ceux qui s’étonnent et comparent Port-Gentil à d’autres villes pétrolières comme Pointe-Noire au Congo, Luanda en Angola ou Ikeja dans l’État de Lagos au Nigeria… Des villes qui prospèrent notamment du fait qu’elles reçoivent des vols internationaux. Mais pourquoi donc pas au Gabon dont l’une des compagnies locales dessert pourtant Pointe-Noire ?
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