À l’occasion de la clôture de la troisième édition du Prix Agathe Okumba D’Okwatsegue, la semaine dernière à Libreville, la première dame du Gabon a poussé un coup de gueule face aux violences de plus en plus récurrentes en milieu scolaire et en dehors. «Les écoles gabonaises et leurs environs ne sont pas des espaces sécuritaires et d’épanouissement de nos enfants», a déploré l’épouse du chef de l’État.
Organisé par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba, le Prix Agathe Okumba D’Okwatsegue valorisant les meilleurs projets de promotion des droits de la femme et des enfants au Gabon a livré son verdict, le 11 novembre dernier. Lors du sacre des lauréats, aux côtés de son époux Ali Bongo Ondimba et du chef du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda, Sylvia Bongo Ondimba a jeté un pavé dans la marre concernant les violences en milieu scolaire. Pour elle, ces phénomènes sont «source d’innombrables inégalités qui risquent de mettre en péril l’avenir de nos enfants, et particulièrement celui des jeunes filles».
La troisième édition du Prix Agathe Okumba D’Okwatsegue a particulièrement mis l’accent sur les violences et l’égalité des genres en milieu scolaire. Ce qui a amené l’épouse du président de la République à revenir sur des scènes affligeantes de violences entre élèves, mais aussi entre élèves et leurs enseignants et d’autres adultes, abondamment relayées sur les réseaux sociaux. «Ces actes de violence ne se passent pas ailleurs. Ils se passent ici, chez nous, sous nos yeux et s’ajoutent à la longue liste déjà énumérée par ceux qui m’ont précédée», a-t-elle fait noter.
Constat fait, elle déclare que «les écoles gabonaises et leurs environs ne sont pas des espaces sécuritaires et d’épanouissement de nos enfants. On y relève diverses manifestations de violence, qu’elles soient de nature sexuelle, verbale, physique, psychologique ou économique». Et de renchérir que «ces violences sont la source d’innombrables inégalités qui risquent de mettre en péril l’avenir de nos enfants, et particulièrement celui des jeunes filles».
Faisant observer que plus de 50% des élèves-mères redoublent ou abandonnent l’école l’année de leur première grossesse, que 9% des auteurs de ces grossesses sont des enseignants et des encadreurs et que 20% de ces grossesses sont causées par le phénomène qu’«on appelle, par euphémisme, «le placement» (…), mais qui en réalité n’est qu’une forme de prostitution et de proxénétisme entre les élèves», elle indique que «notre responsabilité est collective».
«Parent, enseignant, personnel d’encadrement, ministre, parlementaires, président, chacun de nous a un rôle à jouer pour mettre fin à ce fléau. Il nous revient, de manière collective, de veiller à ce que l’école demeure le lieu par excellence d’apprentissage aussi bien du savoir-faire que du savoir-être, ainsi que des comportements sociaux positifs», a-t-elle déclaré.
Elle invite, au regard de tout cela, à aller plus aussi bien dans la prévention que dans la répression des actes de violence afin de créer et de maintenir un environnement d’apprentissage dans lequel la violence n’est pas tolérée. «N’oublions pas que les agressions que subit un élève durant sa scolarité peuvent avoir des répercussions sur l’homme ou la femme de demain. Il sera davantage prédisposé à connaître des problèmes d’intégration et d’adaptation sociale», a prévenu Sylvia Bongo Ondimba dont le combat porte particulièrement sur les droits de la femme et des enfants.