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Gabon : 16 721 emplois détruits entre 2017 et 2021
Publié le mercredi 9 novembre 2022  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le Gabon se rapproche de son objectif : pas plus de 35 élèves par classe et des formations en phase avec le marché de l’emploi
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Mays Mouissi vient de peindre un tableau sombre de la situation de l’emploi au Gabon entre 2017 et 2020. Dans un document publié le 7 novembre à Paris, l’analyste économique montre comment 16 721 emplois ont été détruits dans le pays sur cette période, soit 9 457 dans le secteur public et 7264 dans le privé.

La période 2017-2020 ne restera pas dans les annales du second mandat d’Ali Bongo, d’emplois. En effet, cette période a été marquée par le plus grand nombre de destructions d’emplois formels jamais observé dans le pays depuis 20 ans, note une analyse de Mays Mouissi publiée le 7 novembre à Paris.

«Au Gabon, les termes emplois formels désignent les emplois du secteur moderne dont les titulaires sont régulièrement déclarés auprès d’organismes sociaux (CNSS, CPPF et CNAMGS) auprès desquels ils cotisent d’une part et des services fiscaux auprès desquels ils s’acquittent de l’impôt d’autre part. À l’inverse des emplois informels, les emplois formels bénéficient des mécanismes de protection sociale et de la protection légale assurée par le Code de travail qui leur garantit certains droits. Entre 2017 et 2021, le nombre d’emplois formels enregistrés au Gabon est passé de 200 329 à 183 608 emplois. Le solde net des destructions d’emplois s’est établi à 16 721 unités au cours de cette période soit un recul de 8,3% sur 5 ans», a révélé l’analyste économique.

Dans le secteur public, 9 457 emplois ont été détruits entre 2017 et 2021, faisant passer les effectifs publics de 109 752 à 100 295 agents soit un recul de 8,6% sur cinq ans. «Cette baisse s’explique principalement par le gel des recrutements dans l’administration publique décidé par le gouvernement et appliqué pendant cette période, le dégrossissement de la main-d’œuvre non permanente de l’État et le non-remplacement des départs en retraite dans l’administration», a souligné Mays Mouissi.

Les 15-24 ans plus touchés par le chômage

Idem dans le privé, où 7264 emplois ont été détruits sur cette période. «Cette baisse de 8% du nombre d’emplois privés est directement imputable au faible dynamisme économique du Gabon marqué notamment par de faibles taux de croissance de son PIB, le recul de l’investissement public depuis 2017, la crise née du Covid-19 qui a affecté l’économie nationale en 2020 et plus généralement par l’environnement des affaires gabonais réputé difficile qui affecte les performances des entreprises», a-t-il expliqué.

Selon Mays Mouissi, les destructions d’emplois enregistrées au Gabon entre 2017 et 2021 ont favorisé un accroissement notable du taux de chômage au niveau national. Ainsi, le taux de chômage estimé à 18,5% par l’Organisation internationale du travail (OIT) en 2017 approche désormais les 22%. En outre, le chômage n’affecte pas de façon homogène les différentes catégories d’âge. Ainsi, la tranche d’âge la plus affectée par cette hausse du chômage est celle des 15-24 ans dont le taux de chômage a atteint 38,4% en 2021, en hausse de 1,8% par rapport à 2017.

Ce tableau sombre ne témoigne-t-il pas d’un l’échec patent d’Ali Bongo ? En effet, ce dernier s’était engagé devant la Nation à créer 10 000 emplois par an en 2017 avant de revoir cet objectif à la hausse en instruisant solennellement, en 2020, le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda de créer 30 000 emplois. Plus récemment, en août dernier, Ali Bongo a nouveau instruit le gouvernement de mettre en place un dispositif qui permettrait de créer 100 000 emplois d’autoentrepreneurs. Réussira-t-il ce énième pari ? Difficile, au vu de ce qui précède, de lui accorder le bénéfice du doute. Qui plus est, à moins d’un an de la fin de son mandat.
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