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Taxis dans le trafic urbain à Libreville : Code de la route ou Code de la jungle ?
Publié le jeudi 27 octobre 2022  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
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Arrêts et départs intempestifs, stationnements gênants, slaloms périlleux, manœuvres aussi hasardeuses que périlleuses… les chauffeurs de taxis de Libreville se contrefichent du code de la route. Ils pratiquent plutôt le code de la jungle. Que fait donc la Direction générale de la sécurité routière qui envisageait, en août dernier, la réactivation de sa commission de retrait de permis de conduire ? Que fait la police, désormais consacrée à la régulation de la circulation routière et à la verbalisation des «Tarzan» du trafic urbain ? 30.000 au Gabon. C’est le nombre de taxis qui circuleraient actuellement dans le pays.

«Taximan : forme d’humanoïde attardé détestant qu’il n’y ait qu’une file et kiffant le fonçage sur les pauvres piétons.» Telle est la définition, un tantinet pamphlétaire et jargonnant, que donne des conducteurs de taxis Librevillois, Robert Diggs, un internaute gabonais exaspéré. Loin de la simple caricature cette définition ironique ne traduit pas moins le comportement fâcheux des taximen : au mépris de la vie des autres automobilistes et des piétons, ils font la pluie et le beau temps dans les artères de Libreville. Entre mauvais comportements, impolitesse notoire pour les uns et infractions à répétition au code de la route pour les autres, les taximen de la capitale n’en font qu’à leur tête.

Une police impassible face à ceux qui causent plus de 70% des accidents à Libreville

En 2020, 3478 accidents de la route ont été enregistrés, 77 personnes en ont perdu la vie et 1196 blessés ont été enregistrés. Selon un fonctionnaire de la Direction générale de la sécurité routière, plus de 70% des accidents enregistrés à Libreville mettent en scène des taximen. En août dernier, face à la recrudescence des accidents de la route, le directeur de cette administration a menacé de réactiver sa commission de retrait de permis de conduire. Simple effet d’annonce, la déclaration d’Alex Minto’o n’a pas été suivie d’acte. Le public attend.

De même, début septembre 2022, en interdisant aux policiers les contrôles routiers, le commandant en chef des Forces de police nationale (FPN) annonçait que «les services de police en charge de la voie publique, se limiteront désormais à la régulation de la circulation routière et, le cas échéant, à la verbalisation des usagers en cas d’infraction dûment constatée». La présence actuelle des policiers sur la voie publique n’étant plus sous-tendue par le «racket», ils peuvent donc observer à loisir les infractions au code de la route. On devrait ainsi assister à des verbalisations en série, une grande partie des taximen de Libreville se comportant en hors-la-loi. Que nenni ! Face à une police impassible, les taximen s’adonnent à cœur joie à la pratique du code de la jungle avec d’énormes entorses au code la route.

Énorme catalogue de dangers

Ainsi, alors qu’en règle de conduite, tous les dépassements doivent s’effectuer par la gauche, ils doublent régulièrement à droite à la grande surprise de ceux qui respectent le Code. Ils s’adonnent à l’excès de vitesse dans des rues étroites ou des zones où il faut ralentir. Adeptes des mauvais stationnements, ils s’engagent intempestivement sur la voie au détriment des automobiles arrivant derrière eux, slaloment sur la voie, s’arrêtent inopinément pour déposer un passager ou négocier un client en attente sur le trottoir. Ils peuvent doubler tout à trac pour s’arrêter pourtant aussitôt. Dans les embouteillages, ils se permettent, au prétexte d’un gain de temps, de créer des files supplémentaires, compliquant d’avantage la situation. Le catalogue est énorme des dangers qu’ils causent tout et chaque jour en narguant les autres automobilistes.

Y a-t-il une police au Gabon ? Les policiers affectés sur la voie publique connaissent-ils les atteintes au code de la route, hormis le passage au feu rouge ? On finit par en douter.

Ne sachant plus à quel saint se vouer, les usagers de la route s’interrogent autant qu’ils s’inquiètent. Le danger les guette à tous les millimètres de la chaussée. Aux comportements à risque des chauffeurs de taxis s’ajoutent des facteurs humains les concernant. Notamment, l’âge parfois avancé, mais aussi l’inexpérience, le type de formation ayant conduit à l’acquisition du permis de conduire et même l’état du véhicule. Toutes choses accentuant les drames sur les routes et auxquels il est impérieux d’apporter une solution pérenne.

«Nombreux conduisent avec de faux permis ou même sans permis»

«Nombreux d’entre eux n’ont pas été dans une auto-école. Une bonne quantité conduit avec de faux permis ou même sans permis et les agents en poste pour les contrôles ferment les yeux», fait remarquer un usager de taxis.

Il importe donc d’appeler tous ces dangereux conducteurs au civisme et au respect de la vie d’autrui. De leur côté, les usagers des taxis devraient se remettre, eux-aussi, en cause. «Ils doivent être raisonnables lorsqu’ils demandent un arrêt. Ils ne doivent pas seulement se préoccuper de là où ils vont descendre ou stopper le taxi, sans se soucier des précautions à prendre pour que le véhicule puisse stationner», laisse entendre un transporteur urbain faisant remarquer que «les clients et l’inconscience des conducteurs engagés dans la course à la recette sont souvent la cause de tout ce désordre».
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