LIBREVILLE - La Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a validé vendredi 7 octobre dernier, 187 millions 104 mille 289 tonnes de crédits REDD+ pour le Gabon. Le rapport porte sur l’analyse technique des activités du Gabon sur la période 2010-2018 en matière de réduction des émissions dues à la déforestation, à la dégradation des forêts, ainsi que la conservation des stocks de carbone forestiers, de gestion durable des forêts et de renforcement des stocks de carbone forestiers (REDD+).
Selon un communiqué de la présidence de la République gabonaise parvenu à l’AGP, ce mardi 11 octobre, les conclusions du rapport du CCNUCC indiquent que sur la période 2010-2018, le Gabon a réduit ses émissions de CO2 de 90,636,103 par apport aux émissions moyennes entre 2000-2009. Sur la base de son statut de pays à haute couverture de forêt et faible déforestation (HFLD), la CCNUCC a validé 187 millions 104 mille 289 tonnes de crédits REDD+ pour le Gabon.
Ces conclusions, poursuit le communiqué, attestent que les données et les informations fournies par le Gabon sont “conformes aux directives” en vigueur et “transparentes”. Partant, le CCNUCC délivre sa certification aux crédits REDD+ du Gabon pour la période 2010-2018. Il s’agit d’un préalable indispensable et d’une étape importante en vue de leur commercialisation.
Le Gabon qui se réjouit du contenu de ce rapport, estime que la certification au crédit carbone est le couronnement d’un travail abattu par ses autorités, en tête desquelles le président de la République Ali Bongo Ondimba.
“L’obtention de cette certification est l’aboutissement d’un travail acharné mené durant plusieurs années sous la houlette du ministère de l’Environnement et des Forêts, conformément aux orientations données par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. Il s’agit surtout d’un tournant majeur”, dit le communiqué.
Et de conclure : « Désormais, le Gabon, pays très engagé dans la protection du climat et de la biodiversité, pourra valoriser son action déterminée en faveur de la préservation du climat en tirant une part significative de ses ressources issues de la protection et de la gestion durable de la forêt, et ainsi accélérer la préparation de l’après-pétrole. C’est une étape importante qui ouvre la voie à leur commercialisation. Pour notre pays qui va pouvoir désormais tirer une partie de ses ressources de la protection de la forêt, c’est un moment historique”, a déclaré le chef de l’État Ali Bongo Ondimba. »
En effet, dans une tribune publiée ce 1er novembre 2021 dans le média britannique The Times, le président gabonais a proposé aux leaders mondiaux de créer un marché du carbone équitable qui donne la priorité à la nature. Car, pour lui, les règles dans la récompense mondiale de compensation de carbone sont actuellement déséquilibrées, notamment pour les pays qui font des efforts quotidiens pour prévenir la déforestation, à l’instar du Gabon.
Pays essentiellement forestier (environ 85 % du territoire), le Gabon a séquestré 3,4 millions de tonnes de CO2 supplémentaires, en 2016 et 2017. Dans une interview accordée à la presse en octobre 2021, le Pr Lee White, ministre en charge des Forêts duu Gabon, a expliqué pourquoi le pays veut monétiser à 5 milliards de dollars (près de 3 000 milliards FCFA), dans les semaines à venir, sa séquestration de carbone .
Selon les spécialistes, un crédit carbone équivaut à l’émission d’une tonne de dioxyde de carbone. Il permet à son détenteur d’émettre davantage de gaz à effet de serre (par rapport au taux en vigueur fixé par le protocole de Kyoto). Ces crédits carbones sont attribués aux Etats ou aux entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.