Qualifié de marché de dégagement en croissance constante pour la France depuis dix ans, le Gabon a capté en 2011, 11% des exportations des produits d’élevage destinés à l’Afrique, de mauvaise qualité, selon les conclusions du rapport intitulé : «Les coulisses de l’élevage d’exportation bas de gamme : analyse des filières lait, porc et poulet de chair», des ONG françaises Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace.
Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace révèlent dans un rapport publié le 4 octobre, que la France produit pour l’exportation vers les pays en voie de développement de la viande et du lait de mauvaise qualité, à faible valeur ajoutée. Les conséquences sont néfastes pour l’environnement, la filière agricole française et surtout pour les économies des pays concernés. Pour la population française, le premier choix est de rigueur, car les acteurs de la filière française d’export des découpes de volaille continuent de considérer la plupart des pays d’Afrique subsaharienne comme des acheteurs de produits qui ne peuvent être vendus, ni consommés, sur le marché national français.
Selon le rapport, les principaux marchés de dégagement pour la France sont le Bénin (28%), le Congo (13%), le Gabon (11%) et la République démocratique du Congo (10%). Marché en croissance constante pour la France depuis dix ans, le pays importe essentiellement des découpes congelées (ses importations de découpes congelées de dinde et de poulet française ont été multipliées par trois en dix ans). La France se positionne ainsi, comme le 7e exportateur d’abats de poulet, 5e s’agissant des abats de dinde et de poulet export au Gabon. Ces catégories de produits congelés représentent 87% des exportations vers l’Afrique en 2010, 96% en 2015 et 97% en 2021.
Le Gabon dépend encore beaucoup de l’extérieur sur le plan alimentaire. Au cours du premier trimestre 2022, le pays a dépensé la somme de 97,2 milliards de FCFA pour se ravitailler en produits alimentaires auprès de la France et d’autres pays européens tels que la Belgique, l’Italie, ainsi que le Brésil (volailles), le Cameroun (fruits et légumes frais…) et l’Afrique du Sud (viandes). Pourtant, le pays envisage de réduire de 50 % ses importations à l’horizon 2025 et d’exporter des produits alimentaires, notamment vers les pays de zone Cemac.