En difficulté financière depuis 2018, la société française, presque centenaire, dirigée par Francis Rougier et cotée en Bourse, qui gère près d’1,5 million d’hectares de concessions forestières au cœur de l’Afrique Centrale, dont l’essentiel se trouvent au Gabon, retrouverait-elle des couleurs ?
En 2018, confronté à de grandes difficultés sanctionnées par un placement en redressement judiciaire, Rougier, 1 500 salariés dans le monde, avait suspendu la cotation du cours de Bourse de son action et cédé une partie de ses activités industrielles.
La reprise de ce cours pourrait intervenir d’ici à la fin de l’année ou début 2023. « Il en sera sans doute question lors de la présentation des comptes dans moins d’un mois », indique le quotidien régional français Ouest-France.
Rougier SA gère près d’1,5 million d’hectares de concessions forestières au cœur de l’Afrique Centrale notamment au Congo mais surtout au Gabon.
Hausse de 50 % du chiffre d’affaires au premier semestre 2022
Entre janvier et juin 2022, Rougier Gabon, filiale de la maison mère du groupe a vendu 104 572 m3 de bois certifié FSC 100 %. Un chiffre en hausse de 50 % en comparaison à l’année dernière où le groupe n’a vendu que 70 007 m3 au 1er semestre 2021. Cette hausse, qui illustre le soutien de Rougier Gabon à l’aval de la filière bois a permis de créer et sécuriser près de 1 000 emplois à Nkok, indique l’entreprise dans son communiqué.
La production de bois au Gabon a doublé ces 10 dernières années pour atteindre 3,7 millions de m3 en 2021 (contre 1,9 million m3 de bois en 2012). Un chiffre qui fait du pays le plus gros producteur de bois de la zone CEMAC.
Le Gabon exemplaire
La production de grumes (bois brut) a néanmoins baissé sur la période, passant de 90 % à 63 %. Une baisse que le ministre des Forêts et de l’Environnement, Lee White, explique par le fait qu’« aujourd’hui, on coupe moins de bois qu’en 2005 au Gabon, mais on gagne 4 fois plus d’argent, on a créé 3 fois plus d’emplois ».
Le Gabon, reconnu pour sa politique particulièrement efficace de protection des forêts, suit une politique de transformation locale et de labélisation de son bois. Depuis 2010, sur décision du président Ali Bongo Ondimba, alors fraichement élu, l’Etat proscrit les exportations de grumes. Les pièces sont équarries et conditionnées selon un protocole strict répondant à des normes internationales particulièrement exigeantes avant d’être commercialisées.