Dans sa livraison du 19 juin 2014, le journal La Une a annoncé une probable démission du Parti démocratique gabonais (PDG) de René Ndémézo’o Obiang, ancien ministre des Sports, baron du PDG et député de Bitam. Celui-ci, selon cette information également véhiculée par une forte rumeur, devait procéder à une importante déclaration le 24 juin prochain à sa résidence d’Angondjé, dans le Nord de Libreville.
Saisi à ce sujet, le 20 juin 2014, le membre du comité permanent du PDG dément catégoriquement cette information qu’il qualifie de rumeur non fondée.
Ceci n’est pas sans rappeler qu’en 2012, une rumeur quasi similaire annonçait son départ de la formation politique au pouvoir et que le 24 août de cette année-là, il devait annoncer la création de sa propre formation politique. Il n’en avait rien été. Si le jour annoncé, l’homme avait effectivement fait une déclaration, à Bitam, il y avait plutôt réaffirmé son appartenance au PDG. De même, il n’avait pas surpris lorsque, abordant le projet alors fort controversé de plantation d’hévéa d’Olam dans le Woleu-Ntem, il avait indiqué : «Il est inutile de continuer à s’opposer à un projet pour lequel le chef de l’Etat a déjà lancé les travaux (…) nous devons étudier ce que cette société peut apporter à la ville de Bitam.» La surprise était plutôt venue de ce qu’il s’était déclaré favorable à la tenue de la conférence nationale tant demandée alors par l’opposition et la société civile : «Qu’il donne le nom qu’il veut à cette rencontre, l’essentiel étant que les Gabonais se parlent. C’est aujourd’hui une nécessité sinon ce sera la catastrophe.» Et dans la foulée, il avait indiqué entretenir des relations «d’ordre familial», avec l’opposant André Mba Obame, son oncle maternel.
Un mois après cette sortie de Bitam en 2012, Ndémézo’o Obiang en était venu à s’expliquer dans les colonnes du quotidien Gabon Matin. «Je n’ai jamais envisagé de claquer la porte» du PDG, avait-il alors martelé avant de laisser entendre, au sujet de la très controversée conférence nationale que «Contrairement à l’opposition qui souhaite «la dissolution» ou la «remise à plat» de toutes les institutions républicaines au motif qu’il y aurait crise au Gabon, j’ai le 24 août 2012, appelé respectueusement le président de la République à examiner la possibilité d’une rencontre avec de toutes les forces vives du pays dans un cadre à convenir, cadre devant naturellement être proposé par le chef de l’Etat lui-même». Il n’a visiblement pas été entendu et si, au terme du 10è congrès du PDG il été reconduit au Comité permanent du PDG, l’homme, qui reste député de Bitam, a en tout cas perdu de sa superbe, les forces de l’Union nationale, parti pourtant interdit, lui ayant considérablement grignoté son leadership dans la ville septentrionale du Gabon.
Le pays ne court-il donc plus vers «la catastrophe» annoncée en 2012 ? N’est-il donc plus nécessaire que «les Gabonais se parlent» ? Si, ainsi qu’il l’avait affirmé au quotidien Gabon Matin, il n’a jamais envisagé de quitter le parti au pouvoir, il n’est donc également pas question de faire de déclaration. Visiblement, tout va désormais pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Ndémézo’o Obiang ; en tout cas mieux qu’avant sa déclaration de 2012 à Bitam. L’homme est au PDG et il y reste, a-t-il souligné aux nombreux parents, amis et aux quelques journalistes qui étaient chez lui ce 20 juin 2014, pour s’enquérir de la raison et du contenu de la déclaration annoncée par la rumeur.