Libreville – Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) a lancé un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de quarante (40) milliards de FCFA dans la zone Cémac, dénommé « FAGACE 5,25% net 2014-2019 » pour une durée de 5 ans. L’annonce a été faite le mardi 17 juin 2014 au cours d’une présentation à Libreville devant plusieurs personnalités du monde des finances, les opérateurs économiques privés et publics.
Le ministre gabonais délégué à l’économie, Marcellin Agaya a présidé mardi dernier à Libreville la cérémonie de présentation de l’emprunt obligataire lancé par le FAGACE dans la zone Cémac, en présence du conseiller spécial du Directeur Général de l’institution, Justin Usinga représentant le DG empêché.
L’offre est ouverte aux personnes physiques ou morales résidentes ou non dans la zone Cémac qui ont du 5 juin au 15 juillet 2014 pour souscrire. Elle est composée de 4 millions d’obligations d’une valeur nominale de 10.000 F CFA chacune. Les obligations seront inscrites à la cote de la Bourses des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) dans un délai maximum de 3 mois après la clôture de l’opération.
Les titres sont dématérialisés et inscrits dans les livres des Sociétés De Bourse (SDB), des Sociétés de Gestion d’Intermédiation (SGI) et autres intermédiaires agréés par la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), ont expliqués les représentants du FAGACE.
Concernant la fiscalité, une exonération d’impôts sera appliquée aux obligations et aux intérêts y afférents dans les pays membres du FAGACE. La législation fiscale sur les valeurs mobilières dans leur pays de résidence au moment du payement des intérêts et du principal sera prise en compte pour les souscripteurs hors Etats membres.
A part la COSUMAF qui garantit les souscripteurs, le remboursement de l’emprunt sera sécurisé par la mise en place à partir de la date de jouissance, d’un compte spécial ouvert dans les livres de la BEAC Yaoundé, dénommé « Compte d’Amortissement » qui sera alimenté mensuellement par le FAGACE de (1/6) de l’échéance à venir, indique-t-on. Et ce compte servira exclusivement au service de la dette des obligations FAGACE émises dans le cadre de cette opération.
Le membre du gouvernement gabonais s’est dit satisfait de cette énième opération de levée de ressources au sein du marché financier CEMAC qui vise plus la mobilisation de ressources aux fins de réalisation de grands travaux publics.
« Les opérateurs économiques africains en général et de la CEMAC en particulier, ont toujours été confrontés à des difficultés de mobilisations de ressources financières adéquates pour le démarrage où l’extension de leurs activités. Face à cette problématique, nous avons besoin des institutions financières, des solutions nouvelles, des actions concrètes pour fiancer le développement de nos pays, promouvoir le secteur privé, créer des emplois au profit de la jeunesse et des femmes, moderniser les secteurs stratégiques d’éducation, de santé, d’énergie, de télécommunication, d’agriculture, de pêche et d’industrie », a souligné Marcellin Agaya
Et d’ajouter : « la présente opération nous offre une fois encore l’occasion de nous unir, de mobiliser nos ressources locales pour financer nos projets. Elle nous offre aussi l’occasion de sécuriser nos économies, de rentabiliser davantage nos ressources, de promouvoir notre secteur privé dont le rôle pour le développement de notre cher pays, de notre espace communautaire et de notre continent n’est plus à démonter ».
Le ministre a assuré la disponibilité du Gabon à œuvrer pour le succès de l’opération.
Signalons que ’objectif principal de cette opération est de soutenir les projets de développement initiés dans la zone, outre que les investisseurs gabonais ont là l’occasion de fructifier leur épargne tout en contribuant au développement de la Cémac.
Pour sa part, Justin Usinga a précisé que cette opération de levée de ressources a été initiée pour faire face aux multiples sollicitations qui sont adressées au FAGACE par les opérateurs économiques de la Cémac pour fiancer leurs projets respectifs.
Il a rappelé que le capital de 350 milliards du FAGACE est ouvert aux Etats et institutions. Depuis sa création le 10 février 1977 par la conférence des Chefs d’Etats de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM), y ont adhéré à ce jour au niveau de la sous-région : la RCA, le Cameroun, le Congo et le Tchad. Les pays à conquérir étant le Gabon et la Guinée Equatoriale.
Alexandre Gandou, Ancien président de la COSUMAF, estime que l’emprunt obligataire du FAGACE est une expérience unique dont il faut souhaiter le succès.
Rappelons que le FAGACE qui, à travers cet emprunt obligataire se donne comme objectif d’accélérer le développement en Afrique, est une institution financière internationale spécialisée dans la promotion des investissements. Il regroupe 14 pays africains. Très peu connu du grand public, son siège se trouve à Cotonou au Bénin
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