A la faveur d’un atelier de formation et de vulgarisation axé sur l’importance de la cellule familiale pour la nation gabonaise, organisé par le Cenaf-Gabon, plusieurs dizaines de femmes ont été sensibilisées sur le droit matrimonial et la vocation successorale au sein des familles.
Initiées par le Réseau droit démocratique et paix (RDDP) du Centre national d’appui aux organisations de femmes du Gabon (Cenaf), un atelier de formation et de vulgarisation du droit matrimonial s’est ouvert jeudi 19 juin 2014 à Libreville, qui a vu la participation des représentants du ministre de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, et du ministre du Budget et des Comptes publics, ainsi que Yang Boazhen, épouse de l’ambassadeur de Chine au Gabon.
La rencontre, initiée sous le thème «La famille aujourd’hui, lieu de paix ou de guerre», vise deux principaux objectifs, selon Célestine Ndong Nguema, la présidente du Cenaf-Gabon : «Mettre à la disposition des participants les informations exactes sur les droits et les devoirs attachés à chaque option matrimoniale ainsi qu’à chaque régime matrimonial, compte tenu des problèmes que pose la succession dans la vie de nombreuses familles, et attirer l’attention de tous et de chacun sur l’impérieuse nécessité de redonner à l’institution familiale toute sa sacralité, face à la profonde crise qu’elle traverse aussi bien au Gabon qu’à l’échelle mondiale.»
Pour ce faire, la tâche d’offrir une meilleure information aux participants a été confiée à Honorine Ngou. L’écrivaine et enseignante à l’Université Omar Bongo (UOB) a notamment entretenu l’assistance sur la perte des valeurs familiales au Gabon, à travers deux communications : «L’institution familiale, lieu des incertitudes» et «Les violences domestiques, un obstacle au développement». A cet effet, si soutenue dans sa responsabilité par l’épouse de l’ambassadeur de Chine qui a communiqué sur «L’harmonie de la famille et de développement de la société», Honorine Ngou n’a pas mâché ses mots pour dire son appréciation de la «Famille gabonaise» actuelle, tout en mettant en évidence le paradoxe entre l’image flatteuse que la société offre de la femme et la condition aliénante de cette dernière.
Pour l’enseignante, il n’y a plus de doute, aujourd’hui, la famille connaît sur le plan mondial une profonde crise à même de compromettre sur le long terme son équilibre et partant, l’équilibre des nations. «Jadis lieu de promotion des valeurs sures, porteuse de paix et de cohésion, la cellule familiale a perdu sa fonction protectrice et ne rassure plus qu’à moitié, car marquée par une dynamique de désacralisation de tout. Aussi, la famille gabonaise est-elle devenue une plateforme où l’on ose l’impensable, où il n’y a plus de zone interdite et où les principaux responsables crachent sur le sens moral. Les parents dont le rôle est de protéger leurs enfants sont devenus leurs bourreaux. (…) Et les faits de société qui nous sont rapportés chaque jour en sont la preuve : viols en tout genre, pratiques incestueuses et démission parentale. A tel point que tout peut désormais arriver dans nos familles… absolument tout», s’est insurgé Honorine Ngou au terme de son intervention.
Deux autres communications devraient être données, ce vendredi 20 juin, qui porteront sur «La liquidation de la communauté des biens entre veufs» par l’avocate Randa Mezher Mouloungui, et sur «L’adultère selon la loi» par Marie-Colette Nguema Abessolo, directeur général des Services législatifs à l’Assemblée nationale.