Accusée de gérer «approximativement» le parti depuis son installation au lendemain du décès de son président, la direction transitoire de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) éprouve désormais du mal à convaincre les militants de sa bonne foi.
Cinq mois après le décès de son président, Dieudonné Pambo, l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) est au visiblement en proie à de sérieux doutes. La réunion organisée, le 11 juin dernier, par les membres des coordinations, a débouché sur une cinglante déclaration. Aux termes de celle-ci, l’ancien vice-président de la République, Didjob Divungi Di Dinge, ainsi que les membres du bureau du Conseil politique sont interpellés sur la situation de leur formation politique, en proie à une crise profonde.
Pour un grand nombre de militants, depuis plus de 4 mois, «l’Adere apparaît de plus en plus, en raison de tous les errements regrettables, comme un grand corps malade, dont les dépositaires par mauvaise foi et méchanceté, refusent obstinément qu’il soit soumis à l’examen médical approprié, par crainte d’assumer la rigueur du diagnostic et du traitement». A en croire les mêmes militants, le nécessaire lien entre la base et le sommet de ce parti de la majorité a été rompu depuis belle lurette. Désormais, c’est le règne du «on-dit» et du chacun pour soi. «Par ses balbutiements et (…) atermoiements, la direction transitoire n’aura pas accompli la mission qui lui était dévolu», accuse la base qui dit n’avoir «jamais été associée» à la prise de décision. A cet effet, elle met en garde contre le «chaos programmé et planifié, période par période», dans l’ombre, par certains membres du parti.
Du reste, tout en accusant la direction de vouloir s’éterniser malgré son inaction, les militants pointent du doigt les «manipulations et achats de consciences» qui ne contribuent nullement à assainir le climat. Aussi, en appellent-ils au bureau du Conseil politique afin qu’une action vigoureuse et concertée soit entreprise dès à présent. Il s’agit, selon eux, de dissiper ce climat dangereux pour l’avenir de l’Adere, «sous peine pour la direction transitoire de se faire signifier un désaveu définitif qui découlerait dans ce cas précis de l’obstination à persévérer dans ses turpitudes». Comme quoi, à l’approche de 2016, beaucoup reste encore à faire au sein de certaines formations politiques.