Déjà confrontée à un certain nombres de difficultés inhérentes à son industrialisation amorcée en avril 2010, la filière bois du Gabon doit maintenant faire face à un retard dans le remboursement de la TVA. Soit un manque à gagner de 240 milliards de francs CFA pour le secteur.
Pourtant promis à un avenir meilleur après le lancement de son industrialisation en avril 2010, la filière bois n’est pas au bout de ses peines. En plus d’un certain nombre de difficultés techniques, structurelles ou humaines relatives à cette transition, le dernier rapport de l’Organisation internationale du commerce du bois (ITTO) indique que le secteur est aujourd’hui confronté à retard dans le remboursement de la TVA.
Selon les exportateurs, ce retard est d’un impact négatif sur tout le secteur car il en découle un problème de liquidités dans un contexte où l’accès aux crédits auprès des banques locales relève d’un véritable chemin de croix. Selon l’ITTO, le gouvernement gabonais aurait prévu un remboursement échelonné de la TVA, mais en attendant que ces paiements ne débutent, le secteur est confronté à des difficultés financières. En effet, ses sources proches du dossier évoquent un montant de 240 milliards de francs CFA au titre des sommes dues.
L’ITTO souligne également que cette situation vient s’ajouter aux problèmes que connaît actuellement le secteur, particulièrement affecté par le retard enregistré par les exportations en raison des actions engagées par le Syndicat national des agents des douanes (SNAD) qui revendique notamment de meilleures conditions de travail pour les douaniers, le paiement de diverses indemnités et la construction de logements sociaux.
Durant de longues années, le Gabon a continué à exporter le bois sous forme de grumes, en dépit de l’existence du nouveau code forestier adopté en 2001 et qui prévoyait normalement que 75% des grumes devaient être transformées au Gabon. Des analyses faites en 2012 ont révélé que seules 35% des grumes étaient transformées dans le pays. Ce qui avait conduit le président Ali Bongo à mettre fin à l’exportation des grumes au 1er janvier 2010.
Cette décision s’est notamment accompagnée de la création de la zone économique spéciale de Nkok qui accueille en priorité les industries de transformation de bois de la première à la troisième génération. Pour 2014, le Gabon entend ouvrir une école à Booué dans la province de l’Ogooué-Ivindo, spécialisée dans les métiers du bois. Celle-ci permettra de former des ingénieurs gabonais de qualité qui s’occuperont de toutes les étapes de la transformation du bois.