Le président du parti Les Démocrates a été transféré de Franceville à Libreville, le 20 septembre, aux fins de comparaître devant le procureur de la République aux motifs de blanchiment de capitaux et d’intelligence avec une puissance étrangère. De source proche du dossier et digne de foi, il a bénéficié de la liberté provisoire et devrait dormir ce soir chez lui.
Les ennuis de Guy Nzouba Ndama ne sont pas terminés. Arrêté le samedi 17 septembre à Franceville, non loin de la frontière avec le Congo-Brazzaville, en possession d’une forte somme d’argent en liquide, il a été brièvement libéré le 19 septembre, mais aussitôt réinterpellé par la Direction générale des recherches (DGR) en présence du procureur et contre la décision rendue par le même procureur. Transféré à Libreville, il a été entendu ce 20 septembre par le juge d’instruction spéciale, le procureur de la République ayant demandé l’ouverture d’une information judiciaire. Si le prévenu est inculpé pour blanchiment de capitaux et intelligence avec une puissance étrangère, il a néanmoins bénéficié d’une assignation à résidence et reste à la disposition de l’appareil judiciaire.
Visiblement pas encore au courant de l’évolution des choses et de cette mise en liberté provisoire, le Bureau exécutif national et les membres du parti Les Démocrates soutiennent que le ‘commando’ ayant mis la main sur leur leader se targue d’avoir reçu des instructions de Libreville. Jugeant cette arrestation arbitraire et scandaleuse, ils redoutent le préjudice physique et psychologique que ne devrait pas manquer de subir le Guy Nzouba Ndama. «Le parti en rend désormais responsables les donneurs d’ordres. Les Démocrates qui se réserve le droit de réagir vigoureusement, à travers diverses actions, contre toute éventuelle condamnation, réclame la mise en liberté immédiate et sans condition du président Guy Nzouba Ndama», a déclaré, ce mardi, le président honoraire du parti, le Dr Séraphin Akuré-Davin.
Les conseils de Nzouba Ndama auraient pointé auprès des hiérarques des ‘Démocrates’ de «nombreux vices de procédure d’une grossièreté implacable». Ils ont appelé le pouvoir judiciaire à la garantie des droits de Guy Nzouba Ndama notamment la présomption d’innocence. On ne pense cependant pas que cela a été suffisant pour l’obtention de l’assignation à résidence dont a bénéficié l’ancien président de l’Assemblée nationale. Vraisemblablement, celui-ci serait mal en point ainsi qu’en témoignent les sparadraps sur son corps au moment de son interpellation. Certaines sources parlent d’un accident.
La hiérarchie de sa formation politique met toutefois en garde sur les conséquences que pourrait avoir cette affaire. « Le président Guy Nzouba Ndama qui n’a rien volé ne saurait être confondu à la bande d’amis du pouvoir qui pillent massivement le portefeuille public depuis plus d’une décennie sans être inquiétés, pour la plupart. En cas de surdité du pouvoir, à la manœuvre dans ce procès qui relève davantage du règlement de compte politique que de la lecture orthodoxe ou équitable du droit, le Parti prend, l’opinion nationale et internationale à témoin sur les éventuels troubles que le traitement réservé au leader de la première formation politique de l’opposition au Gabon pourrait occasionner», a laissé entendre le président honoraire du parti.
Guy Nzouba Ndama, dont l’argent a déjà été confisqué et placé au Trésor public, est passé comme beaucoup par le Parti démocratique gabonais qu’il a quitté en 2016 avant de créer son parti dans l’opposition.