Lors de sa conférence de presse ce vendredi 16 septembre, le porte-parole du président de la République, après avoir évoqué les sujets de préoccupation réelle comme la vie chère, le transport ou l’éducation, a répondu à une question posée par un de nos confrères sur la prétendue « guerre ouverte » qui se déroulerait actuellement au sein des médias gabonais et dont il serait à l’origine (sic !). Voici sa réponse… chirurgicale.
« Depuis quelques semaines, des médias (une infime minorité au sein de la profession, faut-il le rappeler, NDLR) parlent de guerre ouverte dont vous serez l’auteur (sic !). Que répondez-vous ? », demande notre confrère Cédric Bessé du Courrier des journalistes.
Réponse. « On assiste à un phénomène dommageable pour votre corporation où l’on voit certains confrères attaquer d’autres confrères en Justice, des confrères qui font mettre d’autres confrères en prison, etc., etc. », commence par faire observer Jessye Ella Ekogha devant le parterre de nombreux journalistes.
Le porte-parole de la Présidence rappelle alors certains principes. « La liberté d’expression et la liberté de la presse reposent sur une chose fondamentale qui s’appelle la démocratie. La démocratie, ça consiste à accepter qu’il puisse y avoir des divergences d’opinion. C’est ce qui fonde d’ailleurs le principe de pluralité d’opinion », fait-il observer.
L’intolérance n’est pas toujours là où l’on croit
Et de poursuivre : « Dans la presse, vous pouvez avoir des médias qui décident de voir le verre à moitié vide, de faire du Gabon bashing, de dire que rien ne fonctionne, que rien ne va. Mais cette presse-là », rappelle M. Ella Ekogha, « doit accepter de cohabiter avec une autre presse qui, elle, a décidé de voir le verre à moitié plein et de dire que ça fonctionne. » Manière subtile de rappeler que l’intolérance n’est pas toujours là où l’on croit.
« Ces deux presses doivent s’accepter sans s’affubler de certains qualificatifs comme presse de l’opposition, presse du Palais, presse de ceux-ci ou de ceux-là « , souligne le porte-parole du président Ali Bongo Ondimba.
Et de poursuivre : « Au Gabon, nous avons des médias dont la ligne éditoriale est sensiblement différente. Il faut nous en féliciter. Cela permet aux populations d’avoir des points de vue différents et de se faire leur propre opinion. C’est synonyme de vitalité de la démocratie au Gabon. » « Mais », avertit-il en conclusion, « la seule limite, c’est la diffamation et les fausses informations. »
Une mise au point salutaire sur ce qui constitue non pas une guerre ouverte ni même larvée, mais une guerre picrocholine et nombriliste, à mille lieux des préoccupations quotidiennes des Gabonais.