La décision de dissoudre le ministère des Travaux publics peut étonner plus d’un gabonais. Mais comme il y a déjà eu un précédent dans le passé, ce n’est pas à l’analyse de cette décision qu’on peut réellement trouver les raisons du limogeage du ministre Bounda Balonzi.
Les arguments évoqués proviennent certes du conseil interministériel du 22 août dernier, mais les conclusions soumises au chef de l’Etat ont abouti au sacrifice d’un homme : le ministre Balonzi, et d’une structure, le ministère des travaux publics, de l’équipement et des infrastructures.
S’il est bien vrai que les récriminations justifiées des populations abondent et que la colère du chef de l’Etat est légitime, il reste tout de même à souligner que les ressources pour entretenir nos routes sont collectées à la pompe, versées au trésor, et sont sous la gestion des ministères de l’économie et de celui des comptes publics.
Le ministère des travaux publics, injustement incriminé, est asséché depuis 2 ans et ne peut donc accélérer les travaux faute de ressources financières et de ressources humaines vieillissantes et obsolètes.
C’est partant de ce constat qualifié d’immobilisme et d’absence de résultats que les lumières de la primature ont mijoté leur coup pour récupérer cette poule aux œufs d’or, en allant vendre à Ali Bongo Ondimba les questions électoralistes, en agitant le mécontentement des populations qu’ils pourraient ramener à le voter en 2023.
La sérénité jamais manifestée auparavant, se lisait hier sur le visage de Christiane Ossouka Raponda lors de sa déclaration, prouvant qu’elle venait de gagner un gros lot.
Mais si Ossouka a su manœuvrer pour éviter le changement de gouvernement, saura-t-elle ramener l’électorat qui a abandonné Ali Bongo depuis 2009 ?
Attendons voir ce qu’elle est capable de faire, car pour nous, elle est envoyée au casse pipe.
PETIT-LAMBERT OVONO,
ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES,
PRÉSIDENT DE SOGEVAL