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« Le verbe de Ngomo » suspendu, son directeur de publication dénonce un acte anticonstitutionnel
Publié le mardi 17 juin 2014   |  Gabon News


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© Autre presse par DR
« Le verbe de Ngomo » suspendu, son directeur de publication dénonce un acte anticonstitutionnel


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Le bimensuel gabonais « Le verbe de Ngomo » dans les kiosques depuis 10 mois vient d?écoper d?une première sanction de six mois. Le Conseil National de la Communication (CNC) a indiqué le 12 juin dernier que cet organe de presse, à travers un article intitulé « Et si on parlait d?acte de naissance ?», a eu la maladresse de porter « atteinte à l?honneur et à la considération du président de la République».

C’est au cours de sa plénière du 12 juin dernier que le CNC a décidé de suspendre pour six mois le bimensuel « Le Verbe de Ngomo » pour avoir évoqué dans ses colonnes la question de la nationalité, celle d’Ali Bongo Ondimba noatmment qui avait occupé le devant de la scène à l’occasion de la présidentielle de 2009.

L’organe de régulation des médias estime avoir mis en demeure l’ensemble de la presse gabonaise « lui enjoignant de mettre fin au débat sur la nationalité de certains compatriotes, notamment les hommes politiques dont le Chef de l’Etat », comme le rappelle le communiqué du 16 mai 2014.

Or, dans un article intitulé « Et si on parlait d’acte de naissance ? » paru dans le numéro 17 du 4 juin 2014, Télésphore Obame Ngomo revient sur la question de l'acte de naissance du président d'Ali Bongo Ondimba. Alors que certains médias avaient évoqué la non éligibilité de Jean Ping au cas où il serait candidat à la Présidence de la République, Télésphore Obame Ngomo a indiqué dans cet article du 4 juin dernier que « avec les ambitions de Jean Ping de moins en moins voilées, la question de ‘la nationalité’ semble être posée de manière vicieuse et visqueuse par une certaine de presse » et d’ajouter quelques lignes plus loin que « «A ce «jeu malsain» orchestré par des inconscients, c’est Ali Bongo qui pourrait trinquer. Et ce d’autant plus qu’en 2009, son acte de naissance joint au dossier de candidature en vue de l’élection présidentielle anticipée pourrait, pour les esprits très rigoureux, constituer un véritable casus belli au cas où la force publique viendrait à remettre en cause la nationalité voire l’éligibilité de candidatures métissées non anticonstitutionnelles».

Des propos qui ont déclenché la réaction et la colère de l’organe régulateur. Jean-François Ndongou, le président de l'institution,estime que cette sanction a l’ambition de rappeler à l’ordre tous les contrevenants potentiels.

Face à cette suspension de six mois, Télésphore Obame Ngomo qui a fidélisé un certain lectorat depuis le lancement de son journal en octobre dernier, manifeste son désaccord avec le CNC. « Une entorse à la liberté de la presse », clame-t-il avant de se demander « de quel droit le CNC choisit-il pour les journalistes les sujets qui doivent être traités ou non ? ».

« Le CNC peut-il, au regard de l’article 94 de la constitution gabonaise, interdire le débat sur une quelconque problématique sociale ou politique, y compris celle de la nationalité, sans en définir au préalable et précisément les contours ? », telle est la question que le directeur de publication pose à la Cour Constitutionnelle qu’il a saisie dans les heures qui ont suivi la suspension de son organe.

Télésphore Obame Ngomo a donc saisi la Cour Constitutionnelle pour, selon lui, restituer les faits. Il indique que son article avait pour ambition d’abord de souligner « le caractère dangereux et nocif pour l’unité nationale du débat mal tourné sur la problématique de la nationalité de certains hommes politiques par une certaine presse », ensuite de relever «les incohérences évidentes dans l’acte de naissance du chef de l’Etat lui donnant un caractère étrange, voire même frauduleux » sans évoquer la question de la nationalité du Chef de l’Etat. Et enfin l’article visait à apporter « à titre pédagogique et informatif les sens et objet d’un acte de naissance en mettant en évidence l’élaboration et la fonction de cet acte administratif et officiel très important pour chaque citoyen ».

Il récuse l’argument de la mise en demeure énoncé par le CNC puisqu’en tant que directeur de publication il n’aurait jamais reçu de lettre ni d’acte d’huissier de justice. Il n’aurait donc jamais été mis en demeure, ce qui mettrait de premier abord le CNC dans l’erreur. Il dénonce par ailleurs l’incohérence qu’il estime flagrante entre le courrier qu’il a reçu au lendemain de la suspension de son organe et le communiqué rendu public.

En attendant un retour de la Cour Constitutionnelle, Télésphore Obame Ngomo affirme savoir « d’où viennent ces coups ». Il a simplement décidé de reprendre l’animation de son blog qui ne fait pas non plus dans l’attendrissement.

GN/14

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