Agacé par l’état d’insalubrité de son pays, le président de la République a instruit son gouvernement de lancer cette année, le Concours national de l’arrondissement le plus propre. Si les modalités de ce concours restent à déterminer, le Premier ministre, qui en a fait l’annonce le 12 septembre, a indiqué que l’arrondissement le plus propre sera primé d’une enveloppe de 500 millions de francs CFA. Aussi, a-t-elle annoncé un fonds de 2 milliards de francs CFA pour chaque capitale provinciale.
Les villes du Gabon sont sales ! C’est le constat qu’a semblé faire Ali Bongo, à en croire le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda. Si d’aucuns ont fini par se convaincre que la capitale gabonaise tient à ses immondices au regard de la persistance des tas de détritus traînant d’un coin à l’autre de la ville, malgré les bacs à ordures disposés ici et là et eux aussi plein à craquer, le président de la République aurait constaté que le spectacle est le même dans le reste du pays, en dépit des moyens financiers consentis par l’État. Alors que les pluies font leur retour, que le pays croupit sous les ordures avec tous les risques de maladies que cela comporte, il a instruit son gouvernement de lancer cette année le Concours national de l’arrondissement le plus propre.
Mieux que le vœu pieux de Christine Mba Ndutume ?
«Ce concours aura lieu à Libreville, capitale du Gabon, et dans les 9 capitales provinciales», a annoncé Rose Christiane Ossouka Raponda lors d’une déclaration, le 12 septembre. Selon le chef du gouvernement, les modalités d’organisation de cette compétition seront précisées dans les prochaines semaines. «L’arrondissement le plus propre sera primé d’une enveloppe de 500 millions de francs CFA, pour la gestion de la salubrité dans sa localité», a-t-elle précisé. Voilà qui devrait motiver les maires à qui, en octobre dernier, le ministre d’État à l’Intérieur, Lambert Noël Matha, annonçait l’entrée en vigueur de la loi attribuant désormais la gestion des ordures ménagères aux maires d’arrondissements.
Si certains s’interrogent déjà sur l’impact et les retombées de ce concours au regard d’une part de la saturation de la décharge de Mindoubé, à Libreville, et d’autre part, du manque de décharges adéquates au niveau des autres villes du pays, l’on rappelle que dans la fièvre de son installation à la tête du conseil municipal de Libreville, Christine Mba Ndutume annonçait, le 7 août 2021, le prix de l’arrondissement le plus propre qu’elle dénommait Rose Christiane Ossouka Raponda, en hommage à la première femme maire de Libreville. Finalement un vœu pieux tant, ledit concours n’a jamais eu lieu alors que l’invasion des ordures ménagères se poursuivait à Libreville.
Quid du FID ?
Selon Rose Christiane Ossouka Raponda, Ali Bongo a également décidé d’octroyer une enveloppe de 2 milliards de francs CFA à Libreville, capitale du Gabon, et chaque capitale provinciale, à compter de cette année. «Ces ressources importantes seront gérées exclusivement par les gouverneurs, dans le cadre des projets de développement local», a-t-elle informé précisant que les gouverneurs présideront les conseils provinciaux, avec pour membres les conseils locaux. Une information qui invite par ailleurs à s’interroger sur l’effectivité du Fonds d’initiative départemental (FID) annoncé en 2017 par le président Ali Bongo.