Alors que le torchon brûle à l’Hôtel de Ville de Libreville où des agents accusent l’édile de la capitale de drive autoritaire et de mauvaise gestion du personnel, l’Autorité nationale de vérification et d’audit (Anavea) a annoncé l’audit des ressources humaines de la mairie de de Libreville et des services rattachés. Cet audit censé débuté ce 24 août concernera les exercices 2018 à 2022.
La mairie de Libreville va-t-elle essuyer un nouveau scandale ? La question est sur bien de lèvres depuis la fuite sur les réseaux sociaux d’un document de la présidence de la République via l’Autorité nationale de vérification et d’audit (Anavea). Dans ce courrier daté du 8 août, le Vérificateur général informe le maire de Libreville, Christine Mba Ndutume, qu’il procèdera à un «audit des ressources humaines de la mairie de Libreville». Cet audit des ressources humaines de la mairie de Libreville et des services rattachés, précise le Vérificateur général, concerne les exercices 2018 à 2022 et démarrera ce 24 août.
«Les travaux de terrain se dérouleront concomitamment à l’Hôtel de Ville de Libreville et dans chaque mairie d’arrondissement», souligne le Vérificateur général. Ce dernier a, entre autres, exigé du maire de Libreville les procès-verbaux des délibérations du Conseil municipal ayant autorisé les nominations des agents ; les copies des textes portant recrutement et nominations des agents y compris des agents publics ; les noms des personnes autres que les agents municipaux émargeant au budget de la municipalité ; la grille de rémunération des agents municipaux en 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
Cette mission intervient dans un contexte où le feu couve à l’Hôtel de ville de Libreville avec à la clé, des syndicats qui accusent Christine Mba Ndutume de népotisme. Selon eux, plus de 70% des postes clés sont occupés par des personnes extérieures dont les profils ne correspondraient pas aux postes qu’elles occupent. Alors que Christine Mba Ndutume est elle-même taxée d’avoir bénéficié d’un parachutage à son poste, elle est également accusée d’avoir parachuté sa fille au poste de chargée d’études du maire alors qu’elle est étudiante en deuxième année dans une école supérieure privée de Libreville. Si lors de leur sortie du 5 août, les syndicats appelaient à l’arbitrage du président Ali Bongo afin que la paix sociale soit respectée, avec cet audit requis depuis le 8 août par les services de la présidence de la République, d’aucuns se demandent s’il ne s’agit pas là d’une réponse d’Ali Bongo.