Depuis dix jours, les automobilistes librevillois font face à une importante pénurie de carburant qui pénalise évidemment le transport en commun et suscite de nombreuses interrogations sur les capacités de la SOGARA et l’approvisionnement des grandes villes en essence et en gasoil.
Malgré les explications de la Présidence de la République données par Alain-Claude Bilié By-Nzé et qui avaient l’ambition de rassurer les consommateurs, les automobilistes continuent de traverser les jours comme un chemin de croix, allant de station en station, à la quête d’un « miracle » qui ne s’est pas toujours produit.
La faute à un ravitaillement à compte-gouttes de la SGEPP. La faute aussi et surtout à la SOGARA. La plus ancienne raffinerie de l’Afrique Centrale aurait atteint ses limites. Ses capacités de production ne permettraient plus de pourvoir aux besoins des populations gabonaises. Ainsi, du jour au lendemain, la demande aurait explosé. Une hypothèse qui ne convainc pas tous les observateurs et analystes économiques. On fait état d’une dette de l’Etat vis-à-vis des producteurs.
En attendant que les raisons exactes de cette souffrance infligée aux Gabonais ne soient clairement évoquées, les queues s’allongent dans les stations services tandis que certains automobilistes, exaspérés et totalement vidés de leurs réserves, sont obligés d’abandonner leurs véhicules.
Le nombre de clients au transport en commun se trouvent ainsi doublé sinon triplé. Dans le même temps, le nombre de taxis en circulation diminue au fil des jours. Conséquence, les tarifs s’envolent et les fonctionnaires les plus atteints par la situation renoncent à se rendre à leurs lieux de travail.
Le retour à la normale n’est peut-être pas pour cette semaine comme l’indiquait le porte-parole de la présidence il y a quelques jours. Vendredi dernier, les demandeurs en essence jubilaient, dimanche, ce sont les demandeurs en gasoil qui faisaient presque la fête. Un chassé croisé qui ne rassure personne et qui montre bien que le chemin de croix pourrait encore durer longtemps, le Golgotha devant être l’arrêt total d’approvisionnement des stations services de Libreville et d’ailleurs.