S’il propose pour un redressement national une transition de 12 à 24 mois, l’économiste et ancien ministre, le professeur Albert Ondo Ossa estime que le président Ali Bongo et le leader de l’opposition Jean Ping devront être écartés de cette démarche. Il l’a fait savoir lors de sa dernière conférence de presse, le 13 août dernier à Libreville.
Devant la presse, le 13 août dernier, l’ancien ministre Albert Ondo Ossa a proposé quelques voies pour le redressement national, en vue de restaurer la dignité du peuple gabonais et assurer un développement harmonieux au pays. Pour tendre vers cet horizon, il préconise d’écarter le préalable Ali Bongo et son challenger à la dernière présidentielle, Jean Ping. Les deux protagonistes ne doivent pas «faire partie des solutions», suggère-t-il.
Ce préalable permettra une transition de 12 à 24 mois pour mettre en place l’épure de toute l’infrastructure de l’entreprise de redressement national. Pour le Pr. Albert Ondo Ossa, cette transition «apparaît comme un cadre pertinent d’élaboration des textes impersonnels pour des élections transparentes et crédibles». Il propose à cet effet une charte de transition reposant sur quatre signataires à savoir, les représentants des forces de défense et de sécurité, des confessions religieuses, des organisations de la société civile et des partis et associations politiques.
Pour mener les pourparlers, il souhaite qu’on «désigne un président de transition neutre (qui ne sera ni Jean Ping ni Ali Bongo Ondimba) qui se chargera de former, non pas un gouvernement d’union nationale (un gouvernement de bric et de broc), mais un gouvernement restreint et solidaire, composé d’hommes et femmes reconnus compétents et intègres, représentatifs des partis politiques, de la société civile et de la diaspora».
Ondo Ossa préconise la dissolution du Parlement qui sera remplacé par une Assemblée de transition de 60 membres représentants toutes les composantes de la société gabonaise. Il propose également «de réaménager la Constitution dans le but d’accroître les compétences des organes collégiaux, de renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire afin de lutter systématiquement contre l’impunité et sanctionner de manière effectivement les gouvernants qui violeraient manifestement la Constitution et les lois de la République». C’est sur cette base que pourront être organisées des élections (présidentielles, législatives et locales) «transparentes et crédibles».
Toutefois, «si cette transition ne peut avoir lieu, s’impose alors un regroupement des forces vives autour des idées novatrices et l’élaboration des grandes lignes des solutions aux questions urgentes que sont : la réorganisation politique et administrative du pays, la santé, l’éducation, l’habitat, les retraites et la route».
Si l’économiste ne s’est pas encore déclaré candidat à la prochaine présidentielle, il indique cependant qu’il est «candidat à la candidature». Or, jusqu’ici, il n’y a pas officiellement des tractations en vue de la présentation d’un candidat unique de l’opposition.