« Lutter contre la vie chère » ou encore « alléger le panier de la ménagère », ces deux refrains les gabonais les connaissent très bien. Mais malheureusement, les gouvernements qui se succèdent n’ont toujours pas réussi à trouver la formule magique pour palier le phénomène grandissant dans ce pays qui importe plus de 80 % de ses denrées alimentaires.
En effet dans ce petit État pétrolier de près de 2 millions d’habitants, le loyer, la nourriture, les fournitures scolaires, le transport et bien d’autres, ne cessent d’augmenter au nez et à la barbe des gouvernants. À Port-Gentil par exemple, la capitale économique qui est touchée de plein fouet par la chute du baril de pétrole depuis 2014, les habitants savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause; les prix des produits de première nécessité flambent chaque jour.
Le lait a atteint la somme de 1900, le kilo de sucre vaut désormais 1200, le litre d’huile est fixé à 1900. Pire, 4 tomates en fruits coûtent 500. Il en est de même pour le poivron, la boule d’oignon ou encore la gousse d’ail. Mieux, le kilo de poisson est à 3500 francs CFA et bien d’autres. Une tarification qui donne des sueurs froides dans le dos des populations clochardisées par le chômage ambiant.
« Le pays va mal, il est inconcevable que les prix augmentent chaque jour et le gouvernement qui ne réagit pas consent la situation actuelle. C’est bien dommage ! C’est à cause de lui que le pays est ainsi, et dans tout ça c’est la population qui souffre », a fustige Ferdinand Moussirou, un natif de Port-Gentil.
Il faut dire que les tarifications ne sont pas respectées à la lettre par les commerçants. En effet, les marges entre le producteur, le transitaire, le transporteur ainsi que le distributeur sont abusives. Pendant ce temps, la direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC) reste muette au grand désarroi des populations estomaquées du silence du gouvernement.
Pour Créole Ogoula une consommatrice abusée par les commerçants, « plus personne n’est sur le terrain comme avant, c’est grave ! Il y a un certain laxisme de la part de la DGCC censée veiller à la réglementation de ces prix. Mais il n’en est rien ! C’est chacun qui fait ce qu’il lui plaît ».