Libreville – Dans une tribune libre publiée en juillet dernier dans les colonnes du mensuel Forbes Afrique, le Président directeur général du groupe BGFIBank célèbre les prouesses d’une Afrique qui avance malgré les clichés. L’intégralité de cette sortie.
« L’image misérabiliste d’une Afrique empêtrée dans les épidémies, le terrorisme, la dictature, les élections truquées, la violence, bref la mauvaise gouvernance continue à remplir les colonnes de certains tabloïds et certaines chaînes de télévision occidentales. Et pourtant, le continent noir n’est pas ou n’est plus forcément un océan de misère. Au contraire !
L’Afrique se réveille et les historiens du présent recensent au fil des années les petits et grands succès enregistrés d’un coin à l’autre du continent noir. En 2014, notre continent a été ébranlé par la crise des matières premières. Les cours du baril de pétrole qui avait atteint des sommets (jusqu’à 150 dollars) s’étaient brutalement effondrés. Idem pour les autres matières premières comme le manganèse et le bois. L’Afrique a su résister à cette bourrasque.
Loin de l’afro-pessimisme, des champions sont nés quasiment dans toutes les régions du continent. Tous participent avec enthousiasme à la construction de l’Afrique d’aujourd’hui et celle de demain.
C’est toujours un plaisir de savoir qu’il y a des investisseurs africains qui investissent sur le continent, participent à créer des richesses et des emplois et figurent parmi les plus grosses fortunes de la planète. Inutile de les citer, mais tout le monde sait qu’ils sont les champions de l’Afrique qui gagne. Ils sont dans plusieurs secteurs clefs de l’économie à l’exemple de la banque.
Loin d’être moribond, le secteur bancaire africain forge l’estime. Il est solide et résiste aux chocs endogènes et exogènes. Même la terrible pandémie du Covid-19 qui a paralysé l’économie mondiale n’a pas assommé les banques africaines. BGFIBank, le 1er groupe bancaire d’Afrique centrale que je dirige a ajouté en septembre 2021 (au plus fort de la pandémie) une 12ème étoile synonyme de son implantation dans un 12ème pays : la Centrafrique. Tout n’est certes pas rose mais « Rome n’a pas été construit en un jour », dit l’adage !
Que dire du secteur des assurances dont le chiffre d’affaires estimé n’a cessé de croître malgré un contexte économique marqué par la crise des matières premières de 2014, les Programmes économiques avec le Fonds monétaire international (FMI) assortis des graves restrictions sans oublier la terrible pandémie du Covid-19.
Les télécoms, un autre secteur emblématique de l’afro-succès. Après une fulgurante pénétration au début des années 2000, la téléphonie mobile est devenue le symbole dynamisme de l’économie africaine. Le téléphone ne sert plus à faire du « allô allô ». Il est devenu une banque mobile qui a bancarisé tous les gagne-petit ou ceux qui exercent dans l’informel inéligible au système bancaire classique. L’augmentation des capacités internet accélère par ailleurs la digitalisation du continent. Anecdotiques il y a une décennie seulement, les paiements en ligne intègrent les habitudes de consommations des Africains. Les files d’attente sont désormais moins grosses devant les guichets de paiement des factures d’eau et d’électricité, de transfert d’argent ou d’autres services.
Il y a encore certes beaucoup de retard mais l’espoir est réel. Les progrès enregistrés dans tous les secteurs soutiennent la certitude que l’Afrique est le continent d’avenir. Une population jeune qui a échappé à l’hécatombe prédit par les afro-pessimistes au début de la pandémie du Covid-19, un secteur des infrastructures de base qui reste à développer, une industrialisation nécessaire du continent dans la perspective d’une valorisation locale des matières premières… Bref les opportunités qu’offre l’Afrique sont énormes et font de ce continent le futur de l’humanité ».